Les six membres du panel de personnalités chargé d'organiser le dialogue politique sont désormais connus. Leur mission a débuté jeudi par une rencontre avec Abdelkader Bensalah. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - L'instance chargée d'organiser le dialogue inclusif devant aboutir à la tenue d'une élection présidentielle est composée des personnalités suivantes : Karim Younès, ancien président de l'Assemblée populaire nationale ; Fatiha Benabbou, professeure universitaire et spécialiste en droit constitutionnel ; Smaïl Lalmas, expert en économie et en finance ; Azzedine Benaïssa, professeur à l'université de Tlemcen ; Abdelwahab Bendjelloul, syndicaliste dans le secteur de l'éducation nationale et Bouzid Lazhari, constitutionnaliste et ancien membre du conseil de la Nation. Présidé par Karim Younès, ce panel devrait comprendre un septième membre représentant la communauté algérienne à l'étranger. Rappelons que le processus de sélection des personnalités de cette instance avait débuté à la mi-juillet avec l'implication du Forum civil pour le changement qui avait proposé une liste de 13 personnalités pour conduire un processus de dialogue tel que proposé par Abdelkader Bensalah dans son discours du 3 juillet. Karim Younès, Fatiha Benabbou et Smaïl Lalmas figuraient sur cette liste. De l'ensemble des membres de cette commission, Bouzid Lazhari est certainement celui qui a entretenu des relations très étroites avec le régime d'Abdelaziz Bouteflika. Sénateur du tiers-présidentiel durant deux mandats, Bouzid a participé activement à la rédaction des projets de Constitutions de 2008 et de 2016 taillées sur mesure pour le Président démissionnaire. Jeudi, les 6 membres du panel ont été reçus par le chef de l'Etat par intérim, dont le mandat a été prolongé le 9 juin par le Conseil constitutionnel. «Nous insistons, en tant que commission, sur le fait que ce dialogue auquel a appelé le chef de l'Etat, doit intervenir en réponse aux revendications légitimes du peuple, sorti manifester pour revendiquer une Algérie démocratique et nouvelle, comme le souhaitaient nos aïeuls, artisans de la Révolution de Novembre», a déclaré Karim Younès au sortir de cette entrevue qui s'est déroulée au siège de la présidence de la République. Hier vendredi, l'ancien président de l'APN a donné des détails sur les points discutés lors de cette rencontre avec Bensalah sur sa page Facebook. Selon lui, les membres de l'instance ont posé aux autorités un certain nombre de conditions à satisfaire avant l'entame du dialogue. Parmi elles : «L'impérieuse nécessité de la libération de tous les détenus du Hirak, dans l'urgence, dans un premier temps. Le respect du caractère pacifique des manifestations par les forces de l'ordre. La cessation des actes de violence et d'agression à l'encontre des manifestants pacifiques du Hirak et des étudiants et la libération du champ médiatique tel que revendiqué par les professionnels de la presse et souhaité par la population en général.» Les six personnalités ont également rappelé à Bensalah l'appel du Mouvement populaire pour le départ du gouvernement Bedoui et «son remplacement par un gouvernement de consensus, formé de technocrates non partisans». Reste maintenant à savoir si Abdelkader Bensalah pourra répondre positivement à ces préalables afin de permettre de lancer le processus de dialogue inclusif pour une sortie de crise. T. H.