«La mafia du foncier est soupçonnée d'être derrière les feux de forêt, particulièrement dans les localités du flanc-nord (Tigzirt, Mizrana, Iflissen, Azzefoun) pour squatter le foncier», a précisé le conservateur des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou, dans une conférence de presse, organisée, hier. Rien que dans la forêt de Mizrana, située, à la périphérie de la ville côtière de Tigzirt, au nord de Tizi Ouzou, plus de 25 incendies ont été enregistrés depuis le mois de juin dernier, ayant ravagé 325 hectares, a précisé Ould Youcef Mohand, expliquant que ces feux volontaires répondent à des motivations de prédation foncière comme ils ont pour finalité la (re)constitution de zones d'estivage. Les mêmes motivations criminelles sont derrière les incendies qui ont touché la forêt de Tala Guillef, située, au sud de Tizi Ouzou, dans le périmètre du parc national du Djurdjura. Une forêt protégée car connue pour sa grande valeur de biodiversité, culturelle et paysagère, selon le responsable. «Le feu a dévalé le flanc de montagne, en partant d'un endroit humide couvert de végétation verte. Raison qui nous autorise à dire qu'il s'agit d'un incendie volontaire», précisera le premier responsable de la conservation forestière de Tizi Ouzou qui signalera que «l'évaluation des dégâts occasionnés au niveau de cette zone est en cours. Des procès verbaux ont été établis et la justice sera saisie pour, éventuellement, démasquer et punir les contrevenants», signalera le conservateur des forêts de Tizi Ouzou qui a démenti les rumeurs faisant état de pertes en singes magots, lors des derniers incendies enregistrés en Kabylie, précisant que les photos publiées sur le réseau social Facebook montrant des singes magots calcinés sont erronées, «pour la simple raison, justifie-t-il, que le singe magot algérien n'a pas une longue queue comme le montrent les photos publiées sur le réseau social». S'agissant des dégâts, M. Ould Mohand Youssef parle d'une moyenne de 1450,5 hectares de couvert forestier parcouru par les 167 feux durant la période du 1er juin au 24 juillet 2019. «Aucune perte d'espèces importantes à valeur économique n'est à déplorer», tient à rassurer l'orateur qui signale que, par chance, «seuls des sujets jeunes de cèdres et de liège ont été léchés par le feu». Les zones de broussailles et de maquis sont les plus touchées, occasionnant un total de 1 083 hectares touchés par les feux. Ces derniers ont ravagé 202 hectares en arbres fruitiers, essentiellement des oliviers, situés dans des terrains appartenant à des particuliers. S. A. M.