"La situation des feux de forêt dans la wilaya de Tizi Ouzou n'est pas inquiétante", a déclaré, hier, le conservateur des forêts, Ould Mohand Youcef, lors d'un point de presse qu'il a animé, au siège de l'ERGR, autour de la situation des feux de forêt dans la wilaya. Lors de son intervention, l'orateur a estimé qu'"il n'y a pas lieu de verser dans la psychose car, il est tout à fait normal qu'une forêt brûle, ce qui peut être même bénéfique pour sa régénération". Dressant le bilan des feux de forêt dans la wilaya depuis le 1er juin dernier, ce même responsable a précisé qu'au total, 167 incendies, ayant ravagé 1 450 ha de couvert végétal, ont été recensés par ses services. Concernant les feux ayant touché le domaine forestier, M. Ould Mohand dit avoir recensé 23 feux qui ont consumé 65 ha, sans, toutefois, a-t-il précisé, porter préjudice aux espèces d'une grande valeur économique comme le chêne-liège. Ces incendies ont également touché, rapporte le même bilan, les maquis, avec 64 incendies et 275 ha brûlés, la broussaille avec 31 incendies et 908 ha brûlés, ainsi que 49 incendies qui ont ravagé un espace d'arbres fruitiers, essentiellement des oliviers, évalué à plus de 202 ha. Le conférencier a, toutefois, souligné que la wilaya de Tizi Ouzou enregistre une moyenne de trois incendies par jour et une moyenne de 8.68 ha de pertes par incendie. Sur le plan économique, le conservateur des forêts a estimé les pertes enregistrées à 11 milliards de centimes. Interrogé sur les différentes causes de ces incendies, M. Ould Mohand n'a pas écarté, dans de nombreux cas, le facteur humain et pour diverses raisons. Dans ce sillage, il a pointé du doigt la "mafia du foncier", notamment, a-t-il précisé, sur la bande littorale de la wilaya. "Certains feux ont pour objectif de libérer des espaces à squatter, notamment sur la bande du littoral de la wilaya, ce qui est un acte condamnable. À notre niveau, nous surveillons ce phénomène de près et toute infraction sera punie par la loi", a-t-il expliqué, citant, également, d'autres raisons, telles que la présence de verre dans la nature, ce qui est à l'origine également de certains incendies. Par ailleurs, et contrairement à ce qui est véhiculé sur les réseaux sociaux, le conservateur des forêts a démenti toute mort de singe magot durant cette période, estimant qu'à ce jour, nous n'en avons trouvé aucun sur les sites concernés par les incendies, notamment à Tala Guilef où vit cette espèce protégée. K. Tighilt