A quelques jours de sa réunion extraordinaire pour la désignation d'un président intérimaire, le conseil national de TAJ (Tadjamou Amel Jazaïr) enregistre la défection de son président. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Ça bouge au sein du parti TAJ, au lendemain de la mise sous mandat de dépôt pour des affaires de corruption de son président, l'ex-ministre, Amar Ghoul. Alors que le conseil national du parti prévoit de tenir vendredi prochain une session extraordinaire pour élire un président intérimaire, la saignée des cadres de TAJ se poursuit. Après la démission de son chargé de communication, Nabil Yahyaoui, au tout début du mouvement populaire du 22 février dernier, intervient hier dimanche, celle de son président du conseil national et membre fondateur du parti, Habib Yousfi. Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) qui vient à son tour jeter l'éponge affirme dans un communiqué rendu public, cesser toute activité dans les instances du parti pour lequel «je crois avoir donné le meilleur de moi-même pendant plus de huit ans». Sa décision de se retirer des rangs de TAJ est motivée explique-t-il, par «le fait que le parti TAJ n'est plus à mes yeux, ce parti de conquêtes qu'il fut jadis, qui ne dégage, désormais, aucune stratégie susceptible de le conduire, un jour, à l'exercice du pouvoir suprême dans notre pays». Pour lui, la voix du parti «n'est audible sur aucun des sujets essentiels du débat politique national, perçu par la base militante comme parti pour quelques carriéristes». «J'ai décidé de ne pas prêter le flanc à cette démarche car la politique a toujours été pour moi une affaire de conviction et de choix qui ne se marchandent pas dans l'ambiguïté», ajoute-t-il. Habib Yousfi reproche également à des cadres du bureau politique de TAJ la mainmise sur le parti et leur velléité de le prendre en otage. Il évoque en outre plusieurs démissions collectives de cadres, élus et militants du parti au niveau local notamment à Mila, Constantine et Tindouf. Il prévoit, d'ailleurs, une saignée beaucoup plus significative dans les tout prochains jours. Quant au poste vacant du président du parti, l'actuelle ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatima-Zohra Zerouati, est pressentie pour succéder à Amar Ghoul. Ry. N.