- C'est quoi ces fous rires qui fusent de la prison d'El-Harrach ? - Oh, c'est rien ! Juste la télé qui était allumée au moment où le ministre de la Justice annonçait que la priorité était la récupération de l'argent volé et transféré à l'étranger. - ??? Aujourd'hui, la Dézédie est divisée ! Profondément divisée ! On peut même parler d'une fracture nette qui coupe la Principauté en deux. Ceux qui sont pour. Et ceux qui sont contre. Bien sûr, dans les deux camps, il y a des nuances. Il y a les pour sans que cela entraîne chez eux une crise d'hystérie. Il y a les franchement pour. Les furieusement pour. Même chose chez ceux d'en face. Chez les contre. Et ce samedi, moi qui suis obligé de me cantonner à mon devoir de réserve et de me contenter de rapporter les faits, je l'écris avec l'encre la plus neutre possible : il n'y a aucune possibilité d'établir un lien, un semblant de passerelle entre les pour et les contre. Même pas la peine d'essayer, tant les positions semblent inconciliables. C'est du lourd ! Autant sur la question du dialogue national, du changement de nom du Panel et du langage fleuri de son boss, il y a toujours possibilité de discuter, de tenter des approches, de réunir des gens autour d'une même table, autant, là, sur cette question précisément, la Dézédie connaît sa première grosse « RUPTURE ». Celle qui devrait marquer la prochaine décennie, au moins ! Et la repeindre aux couleurs d'un avenir incertain. Le régime de bananes vertes a finalement réussi dans son entreprise de division des masses révolutionnaires. Il a cherché, et il a trouvé ! Le sujet capable à lui seul de lézarder profond la mobilisation citoyenne. Diabolique pouvoir et perverses reliques de la Içaba qui ont su dénicher l'idée qui risque d'hypothéquer nos chances d'aller unis vers la 2e République. Le résultat dévastateur, implosif, pulvérisateur est là, sous nos yeux à tous : une Dézédie scindée en deux, irrémédiablement. Ceux qui sont pour le fait d'avoir abattu le tigre échappé d'une ménagerie à Touggourt. Et ceux qui sont contre ! Ceux qui disent qu'il s'agissait d'abord de protéger la population de la bête. Et ceux qui rappellent qu'une seringue hypodermique chargée de tranquillisant aurait résolu le problème. Ces derniers signalant, au passage, que se prendre en selfie avec un tigre mort est du ressort du divan et de l'internement. Voilà où nous en sommes, donc, aujourd'hui. Et dire que le calendrier ne marque que « samedi 17 août 2019 ». Mon Dieu ! Qui sait ce que les zoos du pays vont laisser encore s'échapper en septembre et cette rentrée que toute la savane prédit comme extrêmement chaude ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.