Hier, les membres du comité anti-répression d'Oran ont tenu un rassemblement de protestation devant le tribunal de la cité Djamel-Eddine, pour revendiquer la libération des détenus du hirak. Munis d'affiches et de banderoles où sont représentées quelques photos de détenus arrêtés un peu partout en Algérie, les manifestants estiment que «pour libérer le pays, nous devons d'abord libérer nos détenus d'opinion avant qu'il ne soit trop tard». Un rassemblement qui dit non à la violence organisée, et non à la pression planifiée, pour permettre un dialogue sain, estiment-ils. Sans avoir été encerclés par les forces de l'ordre qui étaient quasi absentes, voire très discrètes, les manifestants, à l'écart de la porte d'entrée du tribunal, rassemblés en face à quelques mètres, scandaient : «Libérez les détenus, la répression vous a amenés jusqu'à emprisonner des moudjahidine». Présent, Messaoud Babadji, enseignant en droit et membre du comité anti-répression d'Oran, nous explique qu'il s'agit là de la deuxième action. «Bien que nous n'ayons pas de détenus du hirak à Oran, ceci est une question de principe. Pour nous, même s'il n'y avait qu'un seul détenu d'opinion en Algérie, on ferait tout notre possible et nous continuerons d'exiger la libération de cette personne. Notre présence aujourd'hui à ce rassemblement entre dans cette logique.» Concernant le guide du manifestant en phase de préparation par ce comité anti-répression, notre interlocuteur dira que c'est avec l'aide d'avocats et de juristes que la réflexion de sa confection a commencé. «On a essayé d'élaborer un guide qui puisse être utile en cas de répression. C'est-à-dire un guide qui répondrait aux premières questions que s'entendrait posée une victime d'une arrestation arbitraire. Un outil que nous mettrons au service de tous les gens qui peuvent être victimes de l'arbitraire». La disponibilité de ce guide dépend, nous précise-t-il, de sa mise en forme qui exige certains aspects techniques. Après près d'une heure de manifestation, les participants se sont dispersés dans le calme en se donnant rendez-vous, mercredi prochain, pour un autre rassemblement afin de continuer d'exiger la libération de tous les détenus du hirak. Amel Bentolba