L'action s'est déroulée dans le calme pendant plus d'une heure, avec la présence en force des membres du comité composé de militants et de citoyens du "hirak". Organisé par le comité anti-répression d'Oran, un rassemblement a été organisé hier matin, devant le tribunal de la cité Jamel, pour réclamer la libération de tous les détenus d'opinion qui sont, à ce jour, encore emprisonnés, pour avoir participé à la révolution populaire et brandi l'étendard amazigh. L'action, qui a rassemblé plus d'une vingtaine de participants, s'est déroulée dans le calme pendant plus d'une heure, avec, au premier rang, les membres du comité anti-répression composé de militants et de citoyens du hirak. Brandissant les portraits des détenus d'opinion emprisonnés dans plusieurs wilayas, les protestataires ont également déployé des banderoles avec ces mêmes portraits et où l'on pouvait lire "Vous êtes parvenus à emprisonner les vrais moudjahidine", ou encore "Pour libérer le pays, nous devons d'abord libérer nos détenus d'opinion avant qu'il ne soit trop tard". Par ailleurs, face au tribunal, des slogans, tels que "Libérez la justice", "Libérez les détenus d'opinion", "Non à la justice du téléphone", "Les enfants de Gaïd deyrin hala, où es-tu la justice ?", ont également été scandés par les participants au sit-in. L'un des membres du comité anti-répression d'Oran, M. Babadji, universitaire en droit et juriste, expliquera que cette action est la seconde du genre. Et d'ajouter : "À Oran, nous n'avons pas de détenus d'opinion, mais malgré tout, c'est pour nous une question de principe, quand bien même il n'y aurait qu'un seul détenu en Algérie, nous ferions tout notre possible pour exiger sa libération et le fait d'être là aujourd'hui découle de cette logique. " Notre interlocuteur rappellera par la même occasion que ce même comité est en train de finaliser "un guide élaboré par le comité anti-répression" et qui pourrait être utile en cas "de répression, d'arrestation arbitraire et qui réponde aux premières questions que se poseraient les personnes victimes d'arrestation arbitraire, c'est un outil que nous mettrons au service des citoyens". Avant de mettre fin au rassemblement, les présents ont insisté pour expliquer que la création du comité anti-répression répond aux besoins de faire de la question des droits de l'Homme et de l'indépendance de la justice un combat permanent et normal, et ce, au moment où plusieurs comités du même genre ont été mis en place dans plusieurs wilayas du pays.