Sentant et anticipant l'importance de cette 29e marche du Hirak, suite aux derniers discours du chef de l'état-major de l'armée, les citoyens d'El Tarf sont sortis, encore une fois, en masse, pour exprimer leurs avis et visions d'une voix audible et clairement, sur l'élection présidentielle que le pouvoir compte organiser au mois de décembre prochain. Les manifestants qui ont arpenté les artères principales de la ville ont scandé des mots d'ordre hostiles aux tenants actuels du pouvoir. On pouvait entendre «pas d'élections avec les issabat (les bandes)», «Algérie libre et démocratique» et «Etat civil et non militaire». Au niveau de la placette de l'indépendance, 5-juillet-1962, tour à tour des hirakistes ont pris la parole pour dénoncer, avec véhémence et rage, «les manœuvres et tergiversations du pouvoir ainsi que sa persistance à vouloir organiser, coûte que coûte, l'élection présidentielle alors que les conditions objectives, idoines et de base sont quasiment inexistantes pour une opération électorale saine et transparente». Beaucoup de manifestants estiment, à juste titre, qu'«il n'y aura pas d'élection présidentielle. Nous sommes en face d'un moment historique majeur dans la vie de notre pays et nous devons saisir cette opportunité pour édifier, véritablement, un Etat libre et démocratique avec des institutions crédibles et légitimes et une justice indépendante et pas au service d'une caste. Notre combat continue pour cette nouvelle Algérie et pour l'avenir de nos enfants. Nous n'abdiquerons jamais», ont-ils soutenu. Daoud Allam