L'ambiance d'avant-match Algérie-Sénégal de la Coupe d'Afrique des Nations et les conditions climatiques n'ont pas dissuadé, outre mesure, les citoyens d'El Tarf à sortir en masse pour ce 22e acte du Hirak. Les manifestants qui ont arpenté les principales artères de la ville, dans une ambiance bon enfant, ont scandé, avec force, des slogans et mots d'ordre, comme aux premières semaines du Hirak dont entre autres «un Etat de droit», «une justice indépendante», «FLN dégage, RND dégage», «Algérie libre et démocratique», «Yetnahaw gaâ» etc. Mais les deux slogans qui revenaient le plus lors de cette marche imposante, tel un leitmotiv, ce sont, incontestablement, «un Etat civil et non militaire» et «libérer Bouregaâ». Les manifestants sont, par ailleurs, unanimes à indiquer que le dialogue avec le pouvoir doit se faire sous certaines conditions dont, en particulier, le départ du gouvernement Bedoui, la liberté pour Bouregaâ et les autres détenus politiques en plus de garantir les libertés politiques et la liberté d'expression. Cependant, ce qui est notable lors de cette marche est le fait que la placette du 5-Juillet 1962, lieu de ralliement de tous les manifestants, a été barricadée par des haies en fer, et ce, partiellement au niveau de la partie supérieure où il existe un perron. Une manière machiavélique de réduire, de plus en plus, l'espace consacré aux activistes du Hirak. «Nous ferons nos marches même dans ses bassins faisant office de fontaine avec jets d'eau», ont martelé les manifestants, de plus en plus déterminés à en découdre, une fois pour toutes, avec ce pouvoir qui tergiverse à satisfaire les revendications légitimes du peuple. Daoud Allam