Pour le premier vendredi de la rentrée scolaire et sociale, les sétifiens sont descendus dans la rue pour la 29e semaine consécutive pour réitérer leurs principales revendications politiques. Les sétifiens qui étaient plus nombreux que les vendredis précédents ont battu le pavé, hier, pour afficher leur refus du dialogue et à l'élection présidentielle prônés par le pouvoir actuel. Rassemblés d'abord devant le siège de la Wilaya, lieu symbolique de la contestation populaire, les hommes et femmes de Sétif drapés des couleurs nationales ont tenu, à travers des slogans scandés et des pancartes et des banderoles brandies, à exprimer leur rejet total de la suggestion de Gaïd Salah, le chef d'état-major des armées, annoncée lundi dernier pour une convocation du corps électoral dès le 15 septembre pour arriver à la présidentielle en décembre prochain. «Pas d'élection avec la bande» «Non à Bedoui et à Bensalah» ou encore «Gaïd Salah tu iras voter tout seul», ont été les principaux messages qu'ont voulu transmettre des manifestants déterminés plus que jamais. Une heure plus tard, la grande foule se met, comme d'habitude, en mouvement pour une procession de plus de deux kilomètres qui la mènera à travers les grandes artères de la ville. Un tour de la ville en quelque sorte. Durant la marche, les manifestants n'ont cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir et de décrier une fois de plus le chef d'état-major de l'armée en réclamant l'instauration d'une véritable démocratie et le retrait des militaires de la scène politique et de sa gestion du pays. Les cris de «Dawla madania, machi askaria !» (Etat civil et non militaire), et «Gaïd Salah maâ essaraqine» (Gaïd Salah est avec les voleurs), «Y en a marre de ce pouvoir !», «Pouvoir assassin !», «Les généraux à la poubelle wel Djazaïr teddi el istiklal !» (Les généraux à la poubelle et l'Algérie aura enfin son indépendance), «Sallimou essolta l'chaâb» (Rendez le pouvoir au peuple), étaient entre autres les slogans criés par la foule de manifestants. Arrivés une heure plus tard au lieu de départ, les hirakistes sétifiens n'ont pas voulu se séparer sans entonner en chœur leurs anciens slogans tels que «Klitou leblad ya esseraqine» (vous avez ruiné le pays bande de voleurs), «makanche el intikhabat maâ elissabat» (pas d'élection avec le gang), «FLN dégage, RND dégage)», et «ya hna ya entouma »(ça sera nous ou bien vous). Comme à l'accoutumée et après presque trois heures de présence, les manifestants se sont dispersés dans le calme et la bonne humeur tout en se donnant rendez-vous pour vendredi prochain. Imed sellami