Battus 3-2 par l'Allemagne à l'aller à Amsterdam, les Pays-Bas ont pris une éclatante revanche vendredi dernier 4-2 à Hambourg, laissant le suspense intact dans le groupe C des qualifications pour l'Euro-2020, dominé pour l'instant par l'Irlande du Nord. Frenkie De Jong, Jonathan Tah contre son camp, Donyell Malen et Georginio Wijnaldum ont marqué pour les «Oranje», qui ont profité d'une certaine naïveté allemande. Serge Gnabry avait ouvert le score pour l'Allemagne, et Toni Kroos transformé un pénalty. «Nous avons joué en dessous de notre niveau technique», a déploré le sélectionneur allemand Joachim Löw. «Nous avons perdu beaucoup de ballons, nous n'avons pas combiné comme nous le voulions. Ça a permis aux Pays-Bas de développer leur jeu, de mettre la pression. On a vu que les Néerlandais jouent déjà depuis deux, trois ans ensemble. Ce soir ils avaient de meilleurs automatismes que nous». L'Allemagne reste malgré tout deuxième du groupe avec 9 points en quatre matchs, et la Hollande troisième avec six points, mais en trois matchs. Les deux favoris ayant partagé les points, le juge de paix pourrait donc être l'Irlande du Nord, actuellement seule en tête avec quatre victoires pour autant de matchs (contre l'Estonie et la Biélorussie). Les courageux Irlandais doivent encore rencontrer deux fois l'Allemagne et deux fois les Pays-Bas. Sané et Draxler absents Avec ce succès de prestige, les hommes du sélectionneur Ronald Koeman ont fait un pas de géant sur la voie du retour parmi l'élite des nations, puisque les Pays-Bas ont été absents des deux derniers grands tournois, l'Euro-2016 et le Mondial-2018. Pour cette quatrième confrontation entre les deux voisins en deux ans (deux fois en Ligue des Nations, deux fois en qualifications de l'Euro), Joachim Löw avait dû se passer de plusieurs de ses nouveaux joueurs-clé: Leon Goretzka, Leroy Sané ou encore Julian Draxler étaient blessés. Côté Néerlandais, les stars étaient toutes là, de Ligt, de Jong, Wijnaldum, et bien sûr l'impressionnant arrière central Virgil van Dijk, récemment élu joueur UEFA de l'année devant Messi et Ronaldo. L'Allemagne a ouvert la marque dès la 9e minute par Serge Gnabry, et la partie est restée équilibrée durant toute la première période, même si les Néerlandais ont eu le plus souvent la possession. Le combat a changé d'âme au retour des vestiaires, lorsque les Néerlandais ont mis la pression en jouant plus haut et plus compact. La Mannschaft a alors vacillé. Neuer a retardé l'échéance à la 56e, d'une magistrale parade du poing devant Wijnaldum, mais Frenkie de Jong a fait céder la défense peu après, après avoir mystifié Nico Schulz dans la surface (1-1, 59e).
Colère de Neuer Sept minutes plus tard, Jonathan Tah sous la pression de Memphis Depay a marqué contre son camp à la suite d'un corner (2-1, 66e). L'Allemagne est revenue presque tout de suite, grâce à un pénalty de Toni Kroos (2-2, 73e). Mais les Pays-Bas, visiblement pas venus chercher le nul, ont continué à presser, et leurs efforts ont payé. Wijnaldum, infiltré dans la surface, a subtilement servi Donyell Malen pour le troisième but des visiteurs. La grosse colère de Manuel Neuer contre ses défenseurs n'a rien changé : la Hollande menait 3-2 à la 79e minute. «Nous encaissons des buts beaucoup trop facilement», a regretté Serge Gnabry, l'ailier du Bayern Munich. «Le but du 3-2, c'est un cadeau que nous leur faisons». «Dans l'ensemble ça a été un match très faible de notre part. Nous devrons apprendre de ce mauvais match», a renchéri son coéquipier Niklas Süle. Logiquement, les Allemands se sont découverts dans les dernières minutes pour tenter d'égaliser. Wijnaldum a marqué le quatrième but en contre dans le temps additionnel (4-2, 90'+1).