L'arrêt total du haut-fourneau n°2, l'installation dont ne peut se passer le mastodonte de l'industrie algérienne, le complexe Sider El-Hadjar, a produit son effet. C'est à un véritable branle-bas de combat que cet intempestif arrêt a, en effet, donné lieu puisqu'une réunion d'urgence a été convoquée, hier, par le ministère de tutelle. Lotfi Manaa, le P-dg par intérim du complexe, avait sonné l'alerte en confiant, il y a trois jours, que le haut-fourneau, maillon fort de toute la chaîne de production, a été mis temporairement à l'arrêt depuis une semaine en raison d'une rupture de stock de fer brut et l'irrégularité dans l'approvisionnement du complexe depuis la mine de l'Ouenza tout en précisant que, d'une part, cette décision de fermeture temporaire du haut-fourneau n°2 est une mesure préventive pour sécuriser et préserver l'installation industrielle, et d'autre part, des spécialistes du complexe ont été dépêchés à la mine de l'Ouenza pour «statuer sur la situation de production de fer brut et l'acheminement de la matière première vers le complexe» et, en fin de compte, établir que des difficultés entravent la production de fer brut. Des constats qui ont induit une situation suffisamment fâcheuse pour requérir l'intervention de la ministre de l'Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt, qui a réuni, hier, autour de sa table au siège du ministère, les responsables des Groupes Imetal, Sider Annaba et Manal, ainsi que des représentants du ministère des Transports et des Travaux publics. Un conclave destiné à la revue en détail des conséquences de l'épuisement du stock de minerai au complexe suite à ce que le ministère appelle «des problèmes techniques au niveau des mines (qui) ont perturbé l'acheminement de la matière première à partir des gisements de Ouenza et Boukhadra». Il s'agissait, ainsi, pour les présents à la réunion, d'établir une feuille de route pour «la prise en charge réelle et effective de tous les aspects permettant un niveau optimal de production pour le complexe d'El-Hadjar et prévenir des situations similaires à l'avenir». La réunion a pris fin après qu'il eut été décidé de mettre en place des moyens et la logistique dès hier, lundi, afin d'augmenter la cadence des approvisionnements du complexe en minerai de fer à partir des mines de Ouenza et Boukhadra et constituer les stocks nécessaires pour l'activité du complexe. Il a été également décidé de solliciter la contribution de la SNTF et de la SNTR pour le renforcement des moyens de transport pour porter les navettes quotidiennes à respectivement 4 rames et 50 camions pour l'acheminement du minerai de fer vers le complexe et, à la longue, maintenir des niveaux de stocks adéquats, tout en veillant à l'aménagement d'espaces supplémentaires de stockage au niveau du complexe. Le haut-fourneau du complexe Sider a été remis en marche dimanche, après l'acheminement du minerai de fer vers le complexe. Reste à savoir maintenant quel impact a eu l'arrêt du haut-fourneau sur la production, déjà qu'avant cet «incident», les chiffres montraient qu'on est très loin des perspectives tracées pour 2019. Azedine Maktour