La fusée Paris SG a décollé mercredi au cours d'une soirée enflammée de Ligue des champions face au Real Madrid. Ce soir (20h) à Lyon, avec Neymar de retour, elle voudra maintenir sa trajectoire ascendante pour distancer l'un de ses plus sérieux concurrents du championnat. Face au club merengue (3-0), l'équipe de Thomas Tuchel a battu son premier gros d'Europe au Parc des Princes en près de dix mois, depuis sa victoire contre Liverpool (2-1) la saison passée. Pour la 6e journée de L1, il lui faudra faire aussi fort dans un stade où il a perdu trois fois en quatre visites. L'OL prend un malin plaisir à lâcher des peaux de banane sur la route des Parisiens. En février, ces derniers avaient dérapé (2-1) lors d'une défaite qui annonçait l'accident sportif à venir, et notamment l'humiliation contre Manchester United en 8es de C1 un mois plus tard. Mais aujourd'hui, au sortir d'un été qui a chamboulé les deux écuries, et au terme d'une semaine charnière qui a mis en lumière les forces et les faiblesses de chacun, Paris semble plus que jamais lancé pour conquérir l'irréductible capitale des Gaules. Quand le PSG a brillé face au Real et réveillé les discours d'un succès européen pourtant enfouis sous des années d'échecs, l'OL a raté ses débuts face au Zenit Saint-Pétersbourg (1-1). D'un côté, Tuchel est loué pour avoir trouvé des solutions sans ses superstars Neymar (suspendu), Edinson Cavani et Kylian Mbappé (blessés). De l'autre, le nouveau tandem formé par le coach Sylvinho et le directeur sportif Juninho affronte ses premières critiques. Sylvinho veut «de l'ordre» Les supporters parisiens rêvent des promesses nées des arrivées, juste avant la fin du mercato, de l'attaquant Mauro Icardi et du gardien Keylor Navas, pendant que leurs homologues lyonnais se posent toujours des questions sur les 94 M EUR dépensés cet été qui, pour le moment, ne compensent pas les départs des cadres Nabil Fekir, Tanguy Ndombélé ou Ferland Mendy. Les dynamiques, opposées, se reflètent au classement où le PSG, leader avant la 6e journée, compte quatre points d'avance sur les Lyonnais qui restent sur trois matches sans victoire, dont un nul (2-2) peu glorieux à Amiens vendredi dernier. La pression sera ainsi plus du côté de Lyon, dont les espoirs de jouer les trouble-fêtes pourraient connaître un gros coup de canif en cas de défaite. «Nous voulons jouer ce genre de match. On sait qu'il sera difficile», a assuré Sylvinho, qui attend une discipline à la hauteur de l'événement : «Il vaut mieux construire le jeu et ne pas avoir une équipe coupée en deux. Le football est fait de libertés, mais avec de l'ordre. Lorsque tu vois le PSG, il y a de la folie, mais aussi beaucoup d'ordre. J'espère que l'on fera un grand match.» Sans Mbappé ni Cavani ni Icardi A Paris aussi, l'aspect tactique sera très observé, car Tuchel devra faire une place au onze victorieux du Real pour réintégrer Neymar, tout en composant avec une cascade de blessés en attaque: aux forfaits de Mbappé et Cavani, absents depuis plusieurs semaines, se sont ajoutés ceux de Pablo Sarabia et Icardi. Le coach allemand devra trouver la juste carburation, entre repos et emobilisation, pour continuer à avancer après la belle soirée de mercredi qui a été « très exigeante physiquement et mentalement». «C'est particulier de jouer à Lyon. ça a été difficile l'année dernière, et ça le sera encore cette année. J'attends un Lyon en top forme. C'est un grand défi pour nous», a déclaré Tuchel qui garde, avec Neymar, son plus fort des détonateurs dans le jeu. Après ses coéquipiers, le «Ney» veut lancer sa saison. Auteur d'un magnifique retourné dans le temps additionnel contre Strasbourg (1-0) pour sa première, samedi dernier, le Brésilien a amorcé son retour en grâce après l'épisode de son transfert avorté au FC Barcelone que les ultras ont toujours en travers de la gorge. Depuis, il a multiplié les clins d'œil sur les réseaux sociaux pour exprimer son bonheur d'être à Paris. Un gros match contre Lyon et Sylvinho — qui le connaît bien, en tant qu'ancien entraîneur adjoint de la Seleçao — l'aiderait dans sa mission de rédemption. Comme le PSG, lui aussi vise sa mise en orbite.