Le MSP ne prendra pas part à l'élection présidentielle. Abderrezak Makri n'est pas candidat. Son parti n'en soutiendra aucun autre. Les conditions «politiques» ne sont pas réunies pour une participation, assure le président du parti. Makri avoue que le rejet par le mouvement populaire de toute élection a pesé sur la décision du parti. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Si le Madjliss Echoura du MSP considère que l'élection présidentielle est un gage de stabilité des institutions, les conditions sont loin d'être réunies pour permettre au parti d'y prendre part. Abderrezak Makri estime que ni le contexte politique ni encore moins le semblant de garanties données par le pouvoir n'ont poussé le parti à prendre une décision en faveur d'une participation du parti au rendez-vous électoral prévu pour le 12 décembre. Les raisons ? L'absence totale du consensus auquel le parti appelle, dit-il, depuis de longs mois. A cela s'ajoutent les nombreuses niches de fraude qui subsistent toujours. Pour le numéro un du MSP, peu de choses ont en réalité changé et la mise en place de l'autorité dite indépendante n'est pas une garantie en soi puisque, déplore-t-il, sa mise en place n'a pas été consensuelle sans compter le contenu des textes régissant le processus électoral qui sont pour lui une source d'inquiétude supplémentaire à commencer par le fichier électoral dont personne ne connaît le réel volume et qui a toujours constitué un outil de fraude incontestable. A cela s'ajoute la question des corps constitués qui représentent un million de voix. Au final, déplore-t-il, plutôt qu'une autorité indépendante de l'administration, c'est une autorité indépendante des partis politiques qui est mise en place. Les conditions purement politiques ne sont pas non plus réunies en raison, dit-il, de l'absence totale de volonté politique avec le maintien du gouvernement Bedoui en dépit d'une revendication qui se fait insistante aussi bien de la part de la rue que de l'opposition, y compris les partis ayant signé la plateforme de Aïn Benian qui, dit-il, n'a pas pu se concrétiser et a privé l'opposition d'adopter une position commune. Au cours de la conférence de presse qu'il a animée hier, Makri n'a pas caché que le rejet de la rue de tout processus électoral a pesé sur la décision du Madjliss Echoura. Il dit avoir lui-même voté contre la participation du parti aux élections au sein de l'instance du parti, expliquant que si en janvier dernier, il avait fait part de son intention d'être candidat, la conjoncture était totalement différente puisqu'à l'époque, dit-il, non seulement la rue ne grondait pas mais qu'également les luttes intestines entre les différents clans du pouvoir offraient l'occasion pour l'opposition d'imposer une candidature. La décision de boycotter les élections, assure-t-il est le fruit d'une large consultation tant interne qu'externe. Makri assure qu'en entamant la réunion du Madjliss Echoura, il n'en connaissait pas l'issue. N. I.