Le président sortant du MSP, Abderrezak Makri, a été reconduit, sans surprise, à la tête du parti pour un deuxième mandat consécutif. En effet, il a été réélu par la majorité écrasante des membres conseil consultatif à l'issue du 7e congrès du parti clôturé dans la matinée d'hier, après trois longues journées de débats et de faux suspense. Faux suspense car les partisans de M. Makri, ont tout prévu ou presque pour rester aux commandes. Par conséquent, la séance de vote à bulletins secrets, qui l'a opposé à son seul et unique rival, Naâmane Laouar, Abou Djerra Soltani s'étant retiré de la course, n'a été, en réalité, qu'une simple formalité. L'écrasante victoire de M. Makri par 241 voix contre 84 récoltées par Laouar Naâmane sur un total de 229 voix (4 bulletins nuls), soit un taux avoisinant les 73%, en dit long sur le maillage du congrès par Makri et ses partisans. Les 229 votants représentent la nouvelle composante du madjliss echoura, instance suprême du parti entre deux congrès. La victoire du clan Makri se manifeste également dans le choix de ses proches à la tête du madjliss echoura. Outre la reconduction de ses deux vice-présidents, en l'occurrence Abderrezak Achouri et Abderrahmane Benferhat, le madjliss echoura a comme nouveau président Tayeb Aziz. Ces cadres se distinguent, en effet, par leur loyauté envers M. Makri qu'ils ont accompagné quasiment dès le début de son premier mandat (2013) et davantage durant sa campagne pour son maintien à la tête du parti. L'équipe à Makri se distingue, par ailleurs, par son positionnement politique dans le camp de l'opposition. Une ligne aux antipodes de celle prônée par les deux anciens présidents du parti, Abou Djerra Soltani et Abdelmadjid Menasra, favorables à la participation et au pouvoir. Une stratégie qui ne séduit plus la base militante du MSP, elle qui préfère renouveler sa confiance à Makri pour maintenir le parti dans l'opposition. La tentative de Naâmane Laouar de concilier les deux tendances (entrisme et opposition, ndlr), en suggérant une "participation au pouvoir sous conditions", a également échoué face à la conviction des militants de rester dans l'opposition. Dans une déclaration à l'issue de son élection, M. Makri a réitéré sa position de principe de militer pour la réalisation d'un consensus national avec l'ensemble de la classe politique, le cas échéant, ajoute-t-il, il misera sur les échéances électorales. Pour autant, M. Makri ne ferme pas la porte à une "participation critique" aux futurs gouvernements. Ceci pour les projets politiques. Au plan interne, et après avoir réussi son congrès, le prochain chantier de M. Makri est, vraisemblablement, la poursuite de l'assainissement organique dans les rangs du parti. Une entreprise qui l'aiderait à renforcer son pouvoir et à avoir les coudées franches dans ses orientations. Farid Abdeladim