Le chef du MSP, dénonce la distribution de rallonges budgétaires non inscrites dans les prévisions de la loi de Finances 2014. La convergence vers le soutien de la candidature de Ali Benflis, dont l'annonce de la candidature est attendue avant la fin de l'année, devient de plus en plus plausible chez les opposants au 4e mandat de Bouteflika. La couleur est annoncée, hier, par le premier responsable du Mouvement pour la société et la paix (MSP), Abderezak Makri. Le président de cette formation, Abderezak Makri mise sur la table un compromis ou un arrangement de taille au profit du candidat en mesure de renverser la vapeur sur la scène politique dont l'enjeu est jusqu'ici «totalement fermé», a-t-il indiqué. Pour peu que les termes de la charte politique du MSP soient un tant soit peu respectés, le mouvement qui a «désormais retrouvé sa cohésion et sa force, condescendra à mobiliser toutes les structures et militants du parti en faveur du candidat potentiel capable de ferrer avec le candidat du pouvoir», dit-il en substance. Sans le citer, le président du MSP qui refuse de parler de l'option de boycott, sans toutefois l'écarter définitivement, cet oiseau rare de consensus où le candidat favori du MSP est bien entendu, l'ex-chef de gouvernement, Ali Benflis. Et, à moindre mesure le dévolu du MSP sera jeté sur l'autre ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche. Pour preuve, le patron du MSP qui tourne autour du pot, sans vouloir abattre toutes ses cartes maintenant, n'a pas réfuté ses contacts avancés avec ces deux hommes. «On a pris attache avec Ali Benflis, Mouloud Hamrouche et d'autres partis à l'image du RCD, FFS, y compris les partis proches du pouvoir ainsi que les 14 partis créés pour défendre «la souveraineté et la mémoire de l'Algérie, élargies à d'autres formations», n'a de cesse de répéter M. Makri. En tout état de cause, Makri bénéficie d'une marge de manoeuvre procurée par la majorité écrasante du madjlis echoura. Ce conseil, une instance délibérante et souveraine entre les deux congrès, composée d'environ 260 membres a délégué toutes ses prérogatives relatives à la participation ou non à la présidentielle, au bureau politique du parti présidé par Makri. Il s'agit aussi de laisser la totale liberté à Makri en vue de mener et d'évaluer à sa guise des consultations et négociations engagées avec des personnalités et formations politiques. Cela constitue une première dans les annales du parti, de l'avis même du président du parti. Ceci dit, «si toutes les tentatives n'aboutissent pas, le dernier mot revient au madjles echoura», souligne-t-il. Aux yeux de celui-ci, «les conditions minimums pour tenir un scrutin présidentiel libre, régulier et transparent ne sont pas encore réunies». Ce constat alarmant ne décourage pas pour autant Makri puisqu'il compte constituer avec d'autres partis et parties un front de refus de statu quo et de fait accompli pour «changer la donne». En principe, ce front de refus du 4e mandat, dénonce notamment la distribution de rallonges budgétaires non inscrites dans les prévisions de la loi de finances 2014 par le Premier ministre. Ainsi que l'utilisation des moyens de l'Etat pour mener une campagne électorale. Il exige, entre autres garanties, un droit de regard sur le fichier électoral et revendique de confier l'organisation du scrutin à une commission indépendante. Tout en déniant que son initiative de dénicher un candidat commun de l'opposition ou un candidat issu d'un consensus islamiste a échoué ou tombé à l'eau, il affirme que «cette initiative fait certes face à certaines difficultés, mais elle est toujours de vigueur et elle n'est jamais enterrée». Ainsi, sans s'avouer vaincu, il n'avoue pas moins que les négociations aient été comme retardées par certaines considérations de leadership en sachant que le MSP veut être la locomotive de l'opposition en voulant imposer vaille que vaille sa feuille de route. Si cette charte ou le Smig politique, conditionnant l'engagement du MSP est censée porter les contours d'une réforme politique réelle et approfondie pour instaurer la transition démocratique, il n'est pas dit qu'elle ne butera pas sur des objections du supposé candidat de consensus. Enfin Makri est revenu longuement sur le bilan des trois mandats précédents qu'il qualifie de «squelettique» sur le plan social et de développement. L'Etat qui a dépensé sans compter plus de 600 milliards de dollars durant ces 15 dernières années, n'a obtenu qu'un PIB de 182 milliards de dollars, en deçà des attentes et des potentialités dont rengorge le pays.