Ni candidat du parti ni soutien à une quelconque candidature. Abdallah Djaballah se dit «non concerné» par l'élection présidentielle pour le moment. Le Front pour la justice et le développement n'est pas contre l'idée du «candidat consensuel», mais aucun des candidats déjà déclarés ne trouve grâce à ses yeux. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Après la prise de décision, place aux explications. Abdallah Djaballah est longuement revenu hier sur les résolutions du Madjliss Echoura du Front pour la justice et du développement (FJD) qui a décidé samedi dernier de tourner le dos aux élections. Le numéro un du FJD explique que si pour l'instant, il n'est pas question de présenter un candidat issu du parti ni de soutenir un quelconque candidat, Djaballah laisse la porte ouverte, devant lui pemettre de moduler sa position. Les instances du parti sont mandatées pour s'adapter à toute évolution éventuelle. Le numéro un du FJD se dit non opposé à l'idée du «candidat du consensus» mais qu'actuellement, aucun candidat ne remplissait les conditions pour être soutenu par sa formation. La solution dans le contexte actuel, estime Djaballah, impose un report des élections et la mise en place d'une période de transition qui, dit-il, a fait l'objet de plusieurs rencontres entre les différents représentants de la classe politique et des acteurs de la société civile. Plutôt que d'adopter cette solution, le pouvoir a choisi d'accélérer le processus en installant l'autorité chargée des élections et en faisant adopter des textes régissant le processus électoral qui laissent, dit-il, «les voix du peuple encore entre les mains de l'administration». C'est pour ces raisons et pour ne pas tourner le dos aux revendications populaires que le parti de Djaballah a pris la décision de ne pas prendre part à ces élections. Une conviction renforcée par la multiplication des candidatures des figures qui représentent le système. C'est, dit-il, la preuve que le régime refuse toujours de reconnaître que ce que vit l'Algérie est une révolution avec tous les paramètres, préférant faire croire qu'il s'agit d'une crise due à la vacance du poste de président de la République qui ne peut avoir comme seule réponse que l'organisation de l'élection présidentielle. Sa décision de ne pas prendre part au rendez-vous électoral du 12 décembre ne pousse pas le parti dans une position d'attentisme puisque, assure son président, les contacts vont s'intensifier dans le cadre des forces du changement en vue d'élaborer une initiative. N. I.