Entre Jean-Pierre Bernés et Nabil Fekir, la (longue) nuit d'idylle est terminée. L'agent de joueurs qui était derrière le retournement de dernière minute du milieu offensif lyonnais qui venait de donner son ok pour être sélectionné par l'entraîneur de l'équipe d'Algérie, le français Christian Gourcuff, vient d'être dénoncé par son client. Non pas spécialement sur ce «transfert» de nationalités sportives qui a capoté au bout de quelques heures (Fekir a vu son nom sur la liste des Verts le vendredi matin 6 mars 2015 avant que son nouveau agent, également chargé d'affaires du sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, ne le dissuade dans l'après-midi d'opter pour l'Algérie) mais sur son transfert «annulé» vers les Reds de Liverpool en 2018. Dans une lettre publiée par l'Equipe, hier, l'avocat conseil du joueur de Bétis répond aux propos tenus vendredi par Jean-Pierre Bernés qui avait déclaré sur Canal+ que c'est l'entourage de Nabil Fekir qui était derrière l'échec de cette transaction. «Nabil était la priorité de Liverpool, expose Bernés. J'ai travaillé pendant quatre mois avec les dirigeants de Liverpool, avec Jürgen Klopp, Jean-Michel Aulas, tout était calé. Nabil connaissait son futur contrat, où il prenait à peu près 45 millions d'euros sur cinq ans. Et le jour de la signature, à Rambouillet, on a vu arriver un avocat et le beau-frère de Nabil qui ont dit «arrêtez tout, les discussions doivent être reprises à zéro». C'était surréaliste. On se serait cru dans un film de Walt Disney», dira l'ancien agent de l'international français. Ce dernier, qui avait déjà accusé JPB d'être derrière la cause de sa situation professionnelle actuellement (Lyon a bradé Fekir dans son transfert au Bétis estimé à 19 millions d'euros), est revenu à la charge pour s'expliquer sur cette affaire. «Nabil Fekir est consterné par les propos mensongers tenus par Jean-Pierre Bernés, qui le salissent gravement, lui et sa famille. S'agissant du transfert avorté à Liverpool, Nabil Fekir n'a été prévenu que la veille au soir qu'une réunion de signature devait avoir lieu le lendemain. Il n'avait alors pas la moindre information sur les contrats. En raison de cette impréparation totale, il a souhaité que des avocats et un tiers de confiance soient présents. À aucun moment, les conseillers de Nabil Fekir n'ont renégocié les conditions financières et encore moins demandé de tout arrêter. Les échanges se sont déroulés dans un climat serein. Le beau-frère de Nabil n'a eu aucun échange avec les représentants du club. Prétendre qu'il était là comme agent de joueur pour toucher une commission est faux et diffamatoire», est-il écrit dans le communiqué publié hier sur l'Equipe. Ce qui rappelle étrangement le «transfert» avorté de l'ex-international français en sélection de jeunes vers l'équipe d'Algérie, en mars 2015. Selon différents témoignages, c'est le père du joueur originaire d'une bourgade dans la wilaya de Tipasa qui a cédé devant les offres de Bernés alors que son fils avait tout finalisé avec l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Une «injonction paternelle» qui a mis en émoi les habitants de la commune de Fadjana, notamment les proches de la famille Fekir qui ne comprenaient pas ce retournement de dernière minute. Manipulé par l'agent de Didier Deschamps, Mohamed Fekir a embarqué son fils dans une aventure qui commence à dérouler ses petits détails. S'il fut sacré champion du monde avec les Bleus en Russie, Nabil Fekir qui a imposé son petit frère (Yassin) dans son contrat chez les andalous de Bétis Séville qui l'a prêté au CD Guijuelo (Segunda Division B, la D3 espagnole en fait) n'a jamais réussi à percer pour rejoindre, comme souhaité et projeté par ses employeurs de l'O Lyon, dans un grand club d'Europe. M. B.