Au vu de l'état des établissements du cycle primaire et des collèges d'enseignement moyen dont la gestion est à la charge des municipalités que gère le secteur de l'éducation, notamment ceux implantés dans les zones rurales, les populations concernées se disent victimes de grandes inégalités. Des présidents d'associations de parents d'élèves d'établissements situés en zones rurales ou éloignées des grands centres urbains constatent sur un ton d'amertume mêlé de déception : «Nos enfants sont vraiment lésés par rapport à leurs camarades qui fréquentent des écoles et des CEM dans les chefs-lieux de commune, de daïra et surtout du chef-lieu de wilaya, ces élèves sont scolarisés dans de très bonnes conditions matérielles et pédagogiques, ce qui est loin d'être le cas pour nos enfants.» Et de renchérir «certaines de nos écoles datent de l'époque coloniale et atteintes de vétusté avancée. Elles tombent presque en ruine comme c'est le cas dans les localités de Beni Bouateb. Des écoles qui n'ont pas connu de réhabilitation comme Zeboudja et bien d'autres encore». Dans des salles de classe de ces écoles, assure-t-on, les plafonds menacent de s'effondrer, des fenêtres sans vitres ou avec des vitres brisées non remplacées. Des écoles où les enfants ne peuvent plus utiliser les toilettes car elles se trouvent dans un état déplorable, et c'est peu dire. Des classes non chauffées malgré les rigueurs de l'hiver, des cantines sous-équipées qui servent des repas ne répondant pas qualitativement au minimum requis. Le transport scolaire n'est pas assuré ou, d'une manière irrégulière, ce qui oblige les enfants à se réveiller aux aurores pour rejoindre leurs établissements implantés à des kilomètres de leurs douars et rentrer au crépuscule, surtout en hiver où les journées sont courtes. Toujours selon ces responsables d'associations, ces conditions de scolarisation ne manquent pas d'avoir des incidences négatives sur le cursus scolaire. Des doléances et des démarches nombreuses ont été effectuées auprès des APC et des responsables du secteur de l'éducation mais qui n'ont eu pour écho qu'un silence assourdissant. Et l'un des concernés de s'interroger : «Le code de l'indigénat est-il encore en vigueur ? Sinon comment expliquer toutes ces inégalités entre monde urbain et monde rural face au développement ?» Karim O.