Moins d'un mois avant l'entame des qualifications de la prochaine CAN de football, la 33e édition dont la phase finale est programmée au Cameroun en 2021. L'Algérie, championne d'Afrique en juillet au Caire à l'issue d'une Coupe d'Afrique impressionnante des camarades de Mahrez va devoir remettre en jeu son titre, le second de l'histoire du football algérien, à l'occasion des éliminatoires où il est proposé trois adversaires anglophones, en l'occurrence la Zambie, le Botswana et le Zimbabwe. En novembre, les Verts disputeront les deux premières journées du groupe H. Face à la Zambie, le 14 novembre en Algérie puis le Botswana, le 18 novembre, à Gaborone. Ces deux équipes ont, comme l'EN algérienne qui a livré deux rencontres amicales lors de ce mois d'octobre respectivement face à la RD Congo (1-1 à Blida) et la Colombie (3-0 à Lille, en France), préparé leurs deux matchs de novembre prochain en se testant face à des sparrings d'un niveau assez remarquable. La Zambie coachée par Aggrey Chiyangi, également sélectionneur des locaux qui affrontaient hier l'Eswatini lors du dernier tour des qualifications pour le CHAN-2020, ont rencontré le Niger à Niamey (1-1) puis le Bénin à Porto Novo (2-2). Le Botswana de l'entraîneur algérien Adel Amrouche s'est contenté d'un seul test, celui joué à Alexandrie face aux Pharaons (défaite 1-0). Au lendemain de ces confrontations amicales, le staff technique de chaque sélection s'est montré content de la prestation de son équipe et confiant quant à leurs prochaines sorties officielles, entre les 14 et 18 novembre, la Zambie face à l'Algérie et le Zimbabwe respectivement et le Botswana contre le Zimbabwe et l'Algérie. Pour le coach par intérim, Chiyangi, l'équipe zambienne a atteint un certain degré de préparation qui lui permet de conquérir le continent comme l'ont fait dans un passé récent les joueurs de la sélection qui a soulevé le trophée africain en 2012. Quelques joueurs ont particulièrement marqué la tournée des Zambiens en Afrique de l'Ouest. Entre autres, l'attaquant des Orlando Pirates, Justin Shonga, auteur d'un doublé face au Bénin. Absente des phases finales de la Coupe d'Afrique en 2017 et en 2019, la Zambie a décidé de se redéployer en passant à la phase de reconstruction de la sélection. Une œuvre confiée à Chiyangi qui, depuis son arrivée, a aligné dix matchs sans défaite à la barre technique des Chipolopolos. Ces derniers ont notamment assuré une belle victoire à Marrakech, au Maroc, contre les Lions de l'Atlas (2-3) qui préparaient la CAN-2019. «Nous sommes heureux d'avoir au moins une équipe capable de donner de l'espoir alors que nous commençons nos préparatifs pour les qualifications à la prochaine Coupe d'Afrique des Nations. Vous devez comprendre que la plupart des joueurs qui ont participé à la Coupe d'Afrique 2012 ne sont plus là pour la plupart», dira Chiyangi à l'issue de le tournée ouest-africaine de son équipe. Les joueurs Nsabata, Simon Silwimba, Lawrence Chungu, Clément Mwape, Tandi Mwape Donashano Malama, Salulani Phiri, Clatous Chama, Augustine Mulenga, Justin Shonga et Lazarous Kambole sont la nouvelle génération qui défendent les couleurs de la Zambie. « C'est l'ossature de la sélection qui disputera les éliminatoires pour la CAN et sur laquelle nous allons bâtir cette équipe conquérante qu'attendent les supporters zambiens», confiait Aggrey Chiyangi. Adel Amrouche prépare une «surprise» Nommé en août dernier à la barre technique des Zèbres, l'entraîneur algérien Adel Amrouche n'a pas réussi son premier challenge avec le Botswana, celui de qualifier l'équipe à la phase des groupes des qualifications au Mondial du Qatar. Le Botswana, éliminé par le Malawi (1-1 à Gaborone et 0-0 à Blantyre), se consacre désormais à son second objectif, en l'occurrence la qualification à la CAN-2021, et ce, pour la seconde fois de l'histoire du football botswanais (en 2012 les Zèbres avaient pris part à leur première phase finale d'une CAN qu'elle a quittée au bout du premier tour). Pour ce faire, le technicien algérien établi en Belgique a décidé de revoir foncièrement la composante du Botswana en faisant appel à de nouveaux joueurs lors du dernier test amical en Egypte. Sa décision de renvoyer 4 joueurs était motivée par le mauvais comportement de ces derniers à leur arrivée au stage de la sélection. Ces éléments n'ont pas été autorisés à faire le déplacement en Egypte où le Botswana a affronté lundi dernier les Pharaons. Une rencontre au cours de laquelle le Botswana a bien résisté à la domination territoriale des hommes d'El-Badri (74% de possession au profit des Egyptiens). Plusieurs éléments, le capitaine Thatayaone Ditlokwe, Simisane Mathumo et le milieu de terrain de Southend United (Angleterre) Renei Batlokwa, ont montré des qualités individuelles certaines. Le coach algérien s'est surtout dit «impressionné» par la discipline et l'application de ses joueurs. Interrogé sur les derniers remaniements apportés à son staff, l'ex entraîneur du MC Alger a affirmé que «la porte est ouverte à toute personne pouvant apporter une valeur ajoutée à la sélection». Depuis son arrivée, Amrouche a renvoyé Thapelo Mothusi (manager général de la sélection). Pour renforcer son staff, Amrouche a fait appel à une allemande, le Dr Caroline Braun, co-opérante technique au sein de la Fédération du Botswana de football, qui s'occupera de l'analyse vidéo des matchs des Zèbres et de leurs adversaires. Cette dernière a accompagné la sélection lors de son dernier voyage en Egypte et était même installée sur le banc aux côtés des autres membres du staff et des remplaçants. Des aménagements qui auront certainement leurs effets sur le rendement du Botswana à l'entame des qualifications pour la CAN-2021. Une phase à propos de laquelle le sélectionneur des Verts, Djamel Belmadi, a dit, depuis la ville marocaine de Berkane où il a rejoint l'EN des locaux qui affrontait hier soir son homologue marocaine, qu'elle sera «difficile». Questionné sur le nouveau statut de l'Algérie après son sacre africain, Belmadi a répondu : «Cette Coupe d'Afrique des nations a été une grosse satisfaction pour nous, on n'avait jamais gagné une Coupe d'Afrique en dehors de nos terres. Maintenant, on porte ce titre de champion d'Afrique sur nos épaules ce qui va rendre les choses un peu plus difficiles là où on va jouer». Et de rappeler les déboires de certaines sélections lors des dernières confrontations amicales : «Si vous regardez bien, et vous êtes bien placés pour le savoir, il n'y a aucun match facile en Afrique. On a vu ça avec le Maroc face à la Libye et le Gabon la même chose pour l'Egypte qui a battu difficilement le Botswana à domicile». M. B.