Pour sa dixième édition, le Salon international des énergies renouvelables se tient, depuis hier lundi, au Centre des conventions d'Oran pour une durée de trois jours. Un 10e anniversaire célébré en présence du P-dg de Sonelgaz qui a donné le coup d'envoi de cet évènement qui est marqué, cette année, par la domination d'exposants nationaux et la participation de seulement trois entreprises étrangères venues d'Allemagne, de Pologne et de Chine. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - En tout, une cinquantaine de participants à cet ERA 2019 qui accueille des acteurs activant dans le secteur du développement durable en Algérie, notamment celui de l'énergie (les groupes Sonatrach et Sonelgaz ainsi que leurs filiales), de l'industrie (Enie Sidi-Bel-Abbès, Gica, groupe Zergoun.) en plus des secteurs des ressources en eau (Seaal, Seor, Abhocc-Agire…), des finances (la BDL), des assurances (Cash), de la sous-traitance, des micro-entreprises, ainsi que des universités et des centres de recherches. Pour M. Chahar Boulakhras, P-dg de Sonelgaz, il y a aujourd'hui une conviction que la transition énergétique est nécessaire pour trouver une solution à la diminution des sources d'énergies classiques aux besoins du développement économique et social. Il estime que « le défi est très difficile parce qu'il s'agit de nous assurer un développement plus soutenable, nécessitant une «économie décartonnée». Il est difficile et il est aussi forcé», dit-il. Pour l'intervenant, la menace écologique est surdéterminée de nos jours par l'éveil des consciences et des militantismes écologiques individuels et collectifs, qui pèsent, dit-il, lourdement sur les choix stratégiques des industries énergétiques, y compris les Big Oil. Il estime que l'Algérie ne peut pas continuer à investir comme elle le fait, pour répondre à des pics de demande saisonniers, alors que, dit-il encore, «nous avons d'autres solutions moins coûteuses et plus efficaces». Investir dans de nouvelles infrastructures, c'est bien, dira le P-dg de Sonelgaz, mais cela a montré ses limites, aussi bien pour couvrir la demande croissante que des impératifs de durabilité. Tout en rappelant que les renouvelables voient leur coût baisser, alors que celui des énergies fossiles ne fera qu'augmenter à l'avenir, il évoque la nécessité de relocaliser la production. Il fait savoir qu'en Algérie, la durée moyenne d'ensoleillement est de 2 600 à 3 500 heures/an et que l'énergie moyenne reçue serait de 1 700 à 2 600 kwh/km2/an. La Sonelgaz s'est tracé, dira son P-dg, un nouveau challenge à travers la réalisation de neuf centrales de production d'électricité photovoltaïque en hybridation. Ces centrales, dit-il, seront réalisées dans les localités de : In Guezam et Tinzaouatine (6 et 3 MWc), Djanet et Bordj-Omar-Driss (4 et 3 MWc), Bordj-Badji-Mokhtar et Timiaouine (10 et 2 MWc), Talmine et Tabelbala (8 et 3 MWc) et à Tindouf (11 MWc). L'objectif étant d'atteindre une production renouvelable de 200 GWh en moyenne par an, ce qui permettra, selon le P-dg de Sonelgaz, d'économiser 60 000 tonnes de gasoil et d'épargner 180 000 tonnes de CO2. Au-delà des chiffres, pour le P-dg de Sonelgaz, «nous devons faire plus, car ce n'est pas suffisant. Mais nous devons, surtout, comme je l'ai dit précédemment, repenser le modèle de consommation en même temps que le modèle de production». Pour lui, l'efficacité énergétique est une deuxième énergie et il est donc temps, dit-il, de consommer utile. «Nos comportements doivent tendre vers plus de sobriété». Il est à signaler qu'un espace est dédié aux jeunes promoteurs pour les aider à concrétiser leurs projets d'entrepreneuriat, ou dans des activités liées aux énergies renouvelables et au développement durable. L'état des lieux et les perspectives dans les renouvelables seront, quant à eux, débattus à travers plusieurs communications dédiées à cet effet, à l'occasion de ce salon. A. B.