Ksar Lalla-Fatma, un site archéologique datant de l'époque romaine, situé au cœur de l'agglomération de Oued Djenane, relevant de la commune frontalière d'El Ayoune (40 kilomètres du chef-lieu de la wilaya d'El Tarf), sera «prochainement» classé sur la liste nationale des biens culturels protégés par la loi, a indiqué, mercredi, le directeur local de la culture. Gardé jalousement au beau milieu d'une forêt de chênes-lièges, se trouvant aux frontières algéro-tunisiennes, ce site sera bientôt classé, a ajouté M. Safi Adel, précisant que le dossier de sa classification sur la liste des monuments historiques et sites archéologiques est actuellement soumis à la commission nationale des sites et monuments qui relève du ministère de la Culture. Ladite commission avait demandé, en mars 2018, des compléments sur ce site archéologique eu égard à son «importance historique», a ajouté la même source, signalant que l'ensemble des informations supplémentaires ont été transmises, durant l'exercice en cours, à la tutelle pour une nouvelle approbation du dossier. Au cours d'une visite à ksar Lalla-Fatma, organisée par la wilaya au profit des journalistes et correspondants de presse à l'occasion de la Journée nationale de la presse, le chef de l'exécutif, Harfouche Benarar, a souligné l'impératif de la préservation de ce site archéologique insistant sur les efforts à consentir pour la réhabilitation et la valorisation des lieux enchanteurs et leur exploitation à des fins touristiques. Dans cette optique, Rédha Attoui, un architecte agréé par la tutelle et nseignant à l'université Badji-Mokhtar, a présenté, sur place, un exposé dédié à la panoplie de pièces et ruines archéologiques disséminées au niveau de ce site et dont les fouilles, effectuées entre 2011 et 2016, ont permis de lever le voile sur un pan de l'histoire de cette région. L'accent a été, à cette occasion, mis sur le rôle des médias dans la sensibilisation à l'importance de la préservation de ces sites du vandalisme et «leur exploitation valorisante par les riverains». De son côté, le responsable du bureau d'études, Abdelaziz Samir, chargé du plan de protection et de mise en valeur du site Lalla-Fatma, a «rappelé que cette étude, finalisée en 2016, a nécessité une enveloppe financière de l'ordre de 54 millions de dinars, relevant que les travaux de réhabilitation et de mise en valeur du site seront entamés après sa classification. Ksar Lalla-Fatma, situé au cœur d'une forêt de chênes-lièges, est un édifice à deux étages. Un pan de mur de huit mètres de haut, une villa et un ensemble de fermes, d'huileries et d'ateliers de transformation de produits agricoles peuvent y être admirés. De nombreuses pièces archéologiques sont également dispersées tout autour du ksar, dont des pressoirs d'olives et de grains, des roues, des pierres taillées agencées et un aqueduc de 900 m encore intact. Ce site, objet de nombreuses fouilles archéologiques, est classé patrimoine national. Il renferme aussi plusieurs fragments de céramique, des tuiles et des bains chauffés par le sol.