Neuf ans que Marseille n'a plus gagné à Paris, dont huit défaites : peut-on encore parler d'un match au sommet quand les statistiques des dernières années dessinent crûment un monde d'écart entre le PSG et l'OM, match phare dimanche de la 11e journée du championnat de France ? Le clasico de dimanche (19h GMT) opposera bien le leader incontesté de la Ligue 1, Paris (24 pts), à un sérieux outsider, l'OM, actuellement 4e avec 8 pts de retard. Mais ce sera probablement l'un des plus déséquilibré de l'histoire depuis que cette rivalité invite à surligner en rouge chaque saison les dates de ce rendez-vous. Le premier acte a lieu au Parc des Princes, de surcroit, ce territoire honni et maudit pour les Phocéens. Marseille n'y a plus gagné depuis février 2010 (3-0), l'année de son dernier titre de champion, celle qui a précédé le rachat du PSG par les Qataris. Seul un nul (0-0), arraché en 2016 par l'OM avec une défense à cinq concoctée par Rudi Garcia pour sa première sur le banc, est venu troubler la litanie des défaites. Dimanche, l'OM évoluera au Parc sans ses supporteurs, interdits de déplacement par arrêté préfectoral. Paris sera donc plus que jamais chez lui et Mbappé a priori encore un peu plus. Le prodige de l'attaque parisienne devrait être titulaire, enfin, lui qui piaffe depuis son retour de blessure, profitant de ses entrées en jeu pour écrire chaque fois un peu plus sa légende (un but et une passe décisive en 8 minutes à Nice, trois buts et une passe décisive en 30 minutes mardi en Ligue des champions à Bruges). «C'est vrai que je voulais débuter, je pensais que j'allais débuter», a pesté après coup le champion du monde, en Belgique. «Le coach a choisi, il faut accepter. Je voulais montrer que c'est difficile de se passer de moi». Mbappé n'a pas trop de souci à se faire, et son entraîneur Thomas Tuchel non plus, au moment de composer son attaque, et ce même si Neymar toujours blessé manquera encore plusieurs semaines. L'attraction portera plutôt sur : qui pour accompagner Mbappé ? Icardi ou Cavani ? L'Argentin est un tueur des surfaces qui a tendu sa toile pendant la blessure de l'Uruguayen. Mais Cavani, lui aussi, piaffe à l'idée de rejouer... En face, en terme de clasico, Steve Mandanda se pose là: le gardien de but disputera dimanche son 22e match contre Paris avec le maillot de l'OM (son premier rendez-vous avec le club de la capitale avait fini sur un nul (1-1) le 2 septembre 2007). Loin du Parc, les projecteurs seront également braqués ce week-end sur Lyon, à la dérive en championnat (17e, 10 pts) et battu mercredi au Benfica (2-1) avec la malchance en plus, après une grossière erreur de relance de Lopes. La réception de Metz (16e, 11 pts) samedi (18h GMT) ne peut déboucher pour Rudi Garcia et ses hommes que sur une victoire.