Ali Saïdi-Sief, l'un des rares qui ont offert à l'Algérie une médaille aux Jeux olympiques (JO), dit vivre «difficilement» sa carrière post-athlète, surtout qu'il n'a pas eu l'occasion de transmettre son expérience aux jeunes talents. «Je suis pratiquement marginalisé, même si je garde toujours ce titre de cadre au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports. J'aurais aimé transmettre ma longue expérience dans le haut niveau aux jeunes talents», a déploré le médaillé d'argent au 5 000 m des JO-2000 de Sydney dans une déclaration à l'APS. «Mon cas n'est pas une exception dans le sport national car tous les champions, ou presque, sont marginalisés depuis plusieurs années, raison pour laquelle le sport algérien a beaucoup régressé», a-t-il regretté, en marge de la première compétition de duathlon, organisée à Oran vendredi passé et à laquelle l'ancien champion algérien a assisté en tant qu'invité d'honneur. En fait, et selon l'ancien athlète, il ne s'agit pas là de la seule cause de la régression du sport national car le sport scolaire ne joue plus le rôle qu'il avait dans le passé et «depuis, un ressort s'est cassé, pénalisant la machine», a-t-il estimé. «Moi ou nombreux anciens sportifs, qui avons hissé haut les couleurs du pays dans les manifestations internationales, étions des purs produits du sport scolaire, qui ne bénéficie malheureusement plus du même intérêt que dans le passé et qui lui a permis de former de grands champions», a expliqué Saïdi-Sief. L'ancienne star de l'athlétisme algérien a estimé, en outre, que Taoufik Makhloufi, vice-champion du monde-2019 au 1 500 m à Doha, demeure toujours «l'arbre qui cache la forêt». «L'avenir de l'athlétisme algérien ne se présente pas sous de bons auspices. La récente distinction de Makhloufi aux Championnats du monde au Qatar ne doit pas occulter la triste réalité de cette discipline et du sport algérien en général», a encore ajouté Saïdi-Sief, estimant qu' «il n'arrive pas à détecter un athlète pouvant prendre la relève de Makhloufi». L'ancien médaillé des JO de Sydney a regretté au passage qu'une fédération comme celle de l'athlétisme, qui compte les principales médailles algériennes aux rendez-vous olympiques, «ne dispose pas de moyens financiers conséquents à même de lui permettre de jouer pleinement son rôle».