Au moment où les Algériens se réappropriaient la symbolique du 1er Novembre en manifestant, le chef de l'Etat par intérim prononçait un discours télévisé. Bensalah y évoque les « moments sensibles » par lesquels passe le pays en réitérant son attachement à la seule solution qu'il est en mesure de proposer actuellement, à savoir des élections. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - En totale déphasage avec la réalité, le chef de l'Etat par intérim adressait jeudi un « discours à la Nation ». Bensalah y évoquera une conjoncture « sensible » mais insistera surtout sur les dangers qui menacent le pays pour pouvoir, par la suite, présenter l'élection présidentielle comme la seule et unique solution à la crise. Au passage, il glissera dans son discours des menaces à peine voilées à l'encontre de ceux qui seraient tentés de s'opposer au processus électoral. Il dira : « Je vous exhorte à la mobilisation pour la réussite de l'élection cruciale du 12 décembre prochain et vous réitère que l'Etat fera face à toutes les velléités de manœuvre. Notre peuple est appelé à la vigilance et à la prudence, et ses loyaux enfants doivent se tenir prêts à faire face aux cercles malveillants et à leurs actes hostiles à la patrie .» Et d'ajouter : « Je tiens à affirmer que le respect et la protection des droits et libertés fondamentales ne donnent à quiconque le droit d'user de sa liberté d'expression et de manifestation pour attenter au droit de l'autre à l'exercice de ses libertés et à l'expression de sa volonté à la participation au scrutin .» A l'adresse de ceux qui seraient opposés à l'élection, il dira que « l'intérêt suprême du pays implique pour l'Etat, quelles qu'en soient les circonstances, l'obligation de préserver l'ordre public, la loi et les institutions de l'Etat, et de veiller à la sécurité et la stabilité de la patrie .» Bensalah conclut qu'« en ces moments sensibles, un réaménagement de priorités pour éviter des conséquences incertaines. Aussi, avais-je déclaré, en m'engageant à agir conformément à la Constitution, que l'Etat était à l'écoute des aspirations profondes et légitimes de notre peuple au changement radical du mode de gouvernance et à l'avènement d'une nouvelle ère, fondée sur le respect des principes de la démocratie, de l'Etat de droit et de la justice sociale ». La réponse à son discours est venue, le lendemain, de la rue. N. I.