Les retards dans la réalisation de projets dans le secteur de la santé sont presque systématiques. Mohamed Miraoui, ministre de la Santé, n'a pu que faire cet amer constat lors de sa visite à Oran. Bien évidemment, des directives strictes sont données pour que les projets, à l'exemple de l'hôpital des grands brûlés d'Oran, soient livrés dans les plus brefs délais. Pour cet énième ultimatum, le ministre fixe l'échéance du premier trimestre de 2020. D'ailleurs, de l'aveu du ministre durant cette visite d'inspection et de travail qui l'a mené, hier samedi, dans la wilaya d'Oran, cette dernière, dit-il, est à l'image des autres wilayas du pays , s'agissant des manquements constatés, essentiellement en matière de coordination des programmes et de gestion. Le ministre dira à ce sujet : « Ces insuffisances ,on va les prendre en charge par la mise en place de réseaux de soins, parce que ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent. La ressource humaine également nous en avons, et est très qualifiée, il reste à mettre en place des réseaux qui vont nous permettre d'aller vers des objectifs et des évaluations et nous permettre d'améliorer la prise en charge .» Une des étapes de cette visite du ministre de la Santé était très attendue au niveau de l'établissement hospitalier spécialisé dans les maladies cancéreuses d'El-Hassi. Un hôpital qui souffre de mauvaise prise en charge, mauvaise gestion et où les petits anges malades sont souvent privés de séances de chimiothérapie, soit par manque de médicaments, soit par manque et (ou ) refus du personnel soignant de les prendre en charge, en raison de leur statut qui ne prévoit pas une telle mission qui requiert des compétences précises. Des compétences telles que la préparation du médicament devant leur être administré, « il est du ressort des pharmaciens de procéder à ces préparations. Nous, en tant qu'infirmières, n'avons ni les connaissances ni les compétences pour un tel travail ». Les parents de ces enfants avaient, durant les mois précédents, organisé plusieurs rassemblements pour protester contre le laisser-aller dont sont victimes leurs enfants. Hier sur place, le ministre a été accueilli par un mouvement de protestation, non pas des parents des malades mais par les paramédicaux. C'est alors qu'une série de discussions, à huis clos, a été entamée par le ministre avec les différents cadres de cet établissement afin d'écouter leurs préoccupations et s'enquérir des difficultés qu'ils rencontrent. Mais également avec des représentants des malades. Au terme de ces discussions, le ministre a déclaré à la presse que « dès demain, on procédera à l'envoi d'une commission qui inspectera tous les services de cet établissement et enquêtera sur les défaillances signalées. Au terme de cette enquête, nous prendrons des mesures à l'encontre des personnes qui sont responsables de ces situations». Il fera savoir que les paramédicaux ont accepté de continuer à préparer le médicament servant aux soins des enfants cancéreux. Ceci, expliquera-t-il, « même si cela n'entre pas dans leurs compétences ». Toutefois ,ceci n'est que temporaire ,précise le ministre puisqu'il a donné des instructions fermes au DSP afin que , dès cette semaine, il procède à l'envoi de pharmaciens, de médecins spécialistes en oncologie, sachant que l'établissement n'en dispose pas, pour prendre en charge la préparation des médicaments de la chimiothérapie et assurer le suivi du malade. Amel Bentolba