Les candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain devraient signer une charte d'éthique dont le contenu sera dévoilé demain jeudi, par l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Après l'étude des recours et validation des dossiers de candidature à l'élection présidentielle du 12 décembre 2019, les candidats devraient signer une charte d'éthique. C'est ce qu'a annoncé le vice-président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Abdelhafid Milat, hier mardi, à Alger. Intervenant dans le but d'assurer un bon déroulement de la campagne électorale dans le respect de la loi, cette charte sera dévoilée demain jeudi par l'Anie. Idem pour le fichier électoral qui sera , lui aussi, présenté le même jour. Selon Abdelhafid Milat, ce fichier est aujourd'hui «finalisé». «Le fichier électoral a été mis à jour. Toutes les personnes décédées, inscrites, ont été supprimées et les multiples inscriptions corrigées», assure-t-il. D'ailleurs, poursuit-il, «l'assainissement du fichier électoral a toujours été l'une des revendications de l'opposition». Invité du forum du quotidien El Moudjahid, le vice-président de l'Anie assure que son instance a bien accompli sa mission. «Nous sommes une autorité technique et non pas politique», précise-t-il. Il assure que les 23 dossiers de candidature déposés auprès de l'Anie ont été minutieusement étudiés. «L'opération de vérification des formulaires de souscription est sans égale dans toute l'histoire de l'Algérie. Nous n'avons jamais eu des chiffres avec autant de précision», a-t-il souligné en guise de réponse à la vidéo publiée sur les réseaux sociaux au lendemain des dépôts des dossiers de candidature à la présidentielle, où l'on voit des membres de l'Anie ouvrir les caisses contenant les formulaires de souscription et vérifier des yeux leur contenu. S'agissant des doubles signatures, Abdelhafid Milat reconnaît que ce type de pratique a toujours existé. «Nous avons recensé 58 349 formulaires répétés dans le même dossier, dont la moitié appartient à l'un des cinq candidats», note-t-il. Soulignant le rôle de l'Anie, celui d'«assurer la transparence de l'opération des élections» et non pas de «faire de la politique», il affirme qu'aucune exception n'a été accordée aux candidats. Il cite, ainsi, le cas d'un candidat dont le dossier a été rejeté, pourtant ayant atteint les 55 mille formulaires de souscription nécessaires pour la validation de sa candidature. «Il lui manque à l'appel trois wilayas sur les 25 pour lesquelles la loi exige 1200 souscriptions chacune», a-t-il expliqué. Quant aux formulaires signés par des mineurs, il se contente de répondre que ce n'est pas à l'Autorité nationale indépendante des élections d'agir. Le vice-président de l'Anie évoque, par ailleurs, le nombre de formulaires de souscription retirés qui a atteint 10,18 millions dont seuls 876 mille ont été déposés auprès de l'Autorité. «Plus de 9 millions de formulaires n'ont pas été déposés, soit une perte de millions de dinars au Trésor public», dit-il. De son côté, le professeur Mohamed Lahcen Zeghidi, membre de l'Anie, a insisté sur la mission de cette instance pour assurer le bon déroulement de la campagne électorale et la surveillance des élections. «L'Autorité nationale indépendante des élections assure la concrétisation de la démocratie. Elle joue le rôle d'arbitre», dit-il. Ry. N.