Après avoir condamné, la semaine passée, 28 détenus du mouvement citoyen à une année de prison dont six mois fermes et six mois avec sursis, le tribunal de Sidi-M'hamed a repris, hier lundi, les procès de 20 autres jeunes poursuivis pour port du drapeau amazigh dont trois étaient en détention et d'autres sous contrôle judiciaire. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le procureur du tribunal de Sidi-M'hamed a requis, hier, une peine de deux ans de prison ferme, assortis d'une amende de 100 000 dinars, à l'encontre de 20 jeunes poursuivis pour port du drapeau amazigh lors des marches du vendredi à Alger. Le verdict sera rendu le 25 du mois en cours. Parmi ces 20 manifestants dont le procès était prévu initialement le 11 novembre avant d'être renvoyé pour hier, plusieurs sont incarcérés à la prison d'El-Harrach et d'autres ont été mis sous contrôle judiciaire. Il s'agit de quatre dossiers, à savoir celui des vendeurs de pins (Ghimouz Akram, Abdelkader Toufik Bacha, Khiredine Benzine, Fazil Dechicha et 6 sous contrôle judiciaire), du dossier de Saradouni Lyes et Ammad Djilali (contrôle judiciaire), du dossier des détenus Derouiche Alaa, Agouazi Mohamed, Azoug Arezki, Batlis Bakir et Bareche Hafid et enfin celui de l'étudiante Dahmani Nour Elhouda-Yasmine (détenue) et de Belaïfa Fatiha (contrôle judiciaire). Le procès s'est déroulé dans une salle archicomble où étaient présents les familles des détenus et leurs proches ainsi que des militants et des hommes politiques dont des responsables du RCD, du FFS, du PT et du PST. Il a été marqué par le retrait du collectif des avocats de la défense des détenus qui a décidé de boycotter l'audience. Après avoir entonné l'hymne national, les avocats ont quitté la salle sous les applaudissements des présents qui les ont remerciés pour le travail qu'ils ont fait en faveur de la cause des détenus de l'emblème amazigh et du mouvement citoyen. Plusieurs avocats ont expliqué cette décision par la «non-indépendance de la justice, le caractère politique des procès et la violation du principe d'égalité des citoyens devant la justice», sachant que d'autres tribunaux ont relaxé des détenus incarcérés pour le même motif. D'autre part, le juge du tribunal de Sidi-M'hamed a revu son verdict dans l'affaire opposant le militant Mourad Amiri au ministre de l'Intérieur qui l'a poursuivi pour diffamation. Alors qu'il avait été condamné, avant-hier, à six mois de prison avec sursis assortis d'une amende de 20 000 DA, ses avocats ont appris, hier matin, avec étonnement, qu'il s'agit de six mois de prison ferme ! Les avocats ont fait appel. K. A.