Placée sous le slogan : «Les maladies professionnelles, une affaire de tous», depuis hier mardi à Oran, une campagne est lancée par les services de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) de la wilaya d'Oran, sur la prévention contre les maladies professionnelles. Il s'agit de portes ouvertes organisées au niveau du siège de la Cnas, en vue de faire connaître davantage les maladies qui sont considérées comme étant liées au monde du travail. Mais pas seulement, puisque ces journées permettent également aux travailleurs de mieux s'informer sur les différentes maladies liées au secteur du travail, leurs droits et les mesures à prendre en cas d'atteinte par l'une des maladies professionnelles. Car, comme l'a expliqué hier un médecin du travail activant au sein de la cnas d'Oran, il y a plusieurs maladies professionnelles indemnisables. «La sécurité sociale et le ministère de la santé ont établi une liste de certaines maladies, dont on peut présumer qu'elles sont d'origine professionnelle. Cette présomption légale ouvre le droit à une réparation. Ce n'est pas à la victime d'établir la preuve de cause à effet», explique-t-elle. En 2017, en Algérie, près de 514 maladies professionnelles ont été déclarées, parmi lesquelles 14% des travailleurs étaient atteints de tuberculose professionnelle, et 8% souffraient de dysphonie. Des statistiques émanant de la dsp d'Oran pour l'année 2018 attestent que sur un effectif réel de 59 196 travailleurs pour 2 237 entreprises, il a été recensé 60 maladies enregistrées par le service de la médecine du travail. De son côté, la caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés, agence d'Oran, a enregistré, les années 2018 et 2019, près de 15 cas de maladies professionnelles liées à des maladies de surdité, d'asthme et de conjonctivite. Toutefois, pour l'intervenante, le chiffre 60 reste un nombre très bas, voire même ?? dit-elle, «une sous-déclaration, sous-évaluation. Même pour les entreprises, ce ne sont pas toutes les entreprises qui sont déclarées au niveau de la dsp ou à la section du travail», ce qui constitue un problème qui fausse les statistiques. Il est impératif pour le bien-être du travailleur, mais aussi de l'entreprise, d'avoir une culture et une dynamique de la prévention. «Joindre les efforts de tous les partenaires : entreprises, Cnas, inspection du travail, médecine du travail et essayer de pallier les différents risques qui existent de maladies du travail au sein des entreprises». Des préventions qui serviront toutes les parties étant donné que ces maladies professionnelles ont un impact financier sur le malade, l'entreprise et la sécurité sociale, d'où l'importance de joindre les efforts. Amel Bentolba