De notre envoyé spécial Mohammed Kebci En meetings électoraux, hier mardi, à Skikda et Annaba, Ali Benflis a estimé que le pays est à la croisée des chemins. D'où sa conviction que la prochaine élection présidentielle ne peut et ne doit être autre que régulière et transparente au risque de faire perdurer, voire aiguiser davantage la crise dans laquelle le pays patauge. S'exprimant devant ses partisans au niveau de la grande salle du Palais de la culture et des arts de Skikda, le candidat à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, Ali Benflis, a tenu, de prime abord, à convoquer le rôle prépondérant joué par cette wilaya dans le long combat libérateur du pays du joug colonial pour y avoir écrit les plus belles pages de cette épopée. Et de traiter directement de la grave crise qu'endure le pays, affirmant être venu à cœur ouvert. «Le pays est à la croisée des chemins. Ou il s'agira d'un projet de rupture ou se contenter de simples opérations de replâtrage.» Ce qui ne sera pas pour, a-t-il averti, déplaire aux puissances étrangères. Et de rappeler à l'assistance avoir été contre le second, le troisième et le quatrième mandats pour le Président déchu. Pour lui, le pays ne peut se permettre des élections autres que propres et transparentes à défaut de prolonger la crise aiguë qui ronge le pays. Benflis ne manquera pas de revendiquer une partie de «la base honnête et propre» de l'ex-parti unique, un propos qui sonne comme une réplique à ceux qui se préparent à arrimer le vieux Front du pouvoir derrière un candidat, le patron intérimaire du RND. Le président du parti des Avant-gardes des libertés aura, par la suite, à décliner les grands axes de son programme électoral qui apporte des solutions aux trois aspects de ladite crise. D'abord, le volet politique avec, selon lui, un gouvernement qui devra présenter régulièrement des bilans devant une nouvelle Assemblée populaire nationale. Côté social, Benflis promettra la création d'un secrétariat d'Etat dédié aux personnes aux besoins spécifiques pour s'occuper de leurs préoccupations, notamment en matière de scolarité ou encore d'autres prestations comme les transports en plus de la nécessité de revoir les pensions dérisoires qu'elles perçoivent pour réduire leur isolement et leur marginalisation. L'orateur s'engagera, par ailleurs, à régler les problèmes de la famille algérienne. Notamment les femmes au foyer, qu'elles soient instruites ou non instruites, qui accomplissent plusieurs tâches au quotidien. Et de promettre de venir à bout de ce qu'il qualifiera de discrimination entre les hommes et les femmes. Il proposera une contrepartie financière à ce qu'elles accomplissent comme noble mission d'éducation des futures générations. Et pas que cela puisqu'il proposera également des crédits aux femmes non travailleuses et qui voudraient se lancer dans des projets d'investissement. Benflis promettra également d'ouvrir d'autres chantiers liés aux œuvres universitaires avec la perspective, notamment, de revoir à la hausse la bourse des étudiants et les pensions des retraite et du pouvoir d'achat. Pour les retraites, le candidat proposera le bénéfice de la pension y afférente une fois les 32 ans de cotisation accomplis, indépendamment de l'âge. Et au candidat de préconiser la concertation et le dialogue dans la résolution des conflits sociaux pour trancher nettement avec le traitement policier réservé à ces frondes sociales récurrentes, résultat, selon lui, de la faillite des politiques qui cèdent ainsi la mission aux forces de sécurité. Au plan économique, le candidat Benflis renouvellera son engagement à garantir une réparation équitable des richesses nationales. Au volet de la bonne gouvernance, Benflis s'engagera à supprimer le privilège de juridiction dont bénéficient les hauts responsables de même qu'il promettra la limitation de l'immunité des parlementaires à leurs seules et uniques activités parlementaires. Meeting sous tension à Annaba À Annaba, évoquant le fléau de la harga, dont cette wilaya constitue une des plaques tournantes, Benflis estimera que la solution à cette tare passe par la nécessité de redonner espoir aux jeunes, regrettant le traitement musclé du dossier à travers le durcissement des peines à l'encontre des harragas au lieu de s'en prendre aux racines du mal, soit offrir de l'emploi, un toit, des salaires décents aux jeunes pour pouvoir fonder leurs foyers et vivre en paix dans leur pays. Abordant le secteur de l'habitat, et tout en affirmant maintenir les formules déjà existantes, Benflis s'engagera à une meilleure et équitable répartition des logements, notamment sociaux avec comme formule nouvelle, l'aménagement de lotissements par les communes pour les mettre à la disposition de citoyens en mal d'assiettes foncières. Au chapitre de la santé, le candidat plaidera pour la construction d'hôpitaux de petites capacités d'accueil avec davantage de spécialisations comme cela se fait dans les pays développés. Il proposera également l'arrimage de la Caisse nationale d'assurance sociale au secteur de la santé. Toujours dans le secteur de la santé, Benflis promettra de créer un climat serein à même de permettre le retour de ces médecins, de plus en plus nombreux à choisir d'exercer à l'étranger. Pour la dix-huitième journée de campagne électorale, aujourd'hui mercredi, le candidat Ali Benflis sera à l'ouest du pays pour animer deux meetings, le premier à Relizane et le second à Aïn-Témouchent. M. K.