La période de turbulences que traverse l'ex-parti unique est loin d'être terminée. Après une courte accalmie, les redresseurs reviennent à la charge en demandant au SG par intérim, Ali Seddiki, de quitter le siège du parti tout en se préservant le droit d'aller à la justice pour usurpation d'identité, abus de confiance, violation des statuts du parti et dépassement de prérogatives. L'interminable mauvais feuilleton du Front de libération nationale (FLN) continue avec le mouvement de redressement qui revient à la charge au lendemain de l'élection présidentielle qui a porté Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat. Après avoir annoncé son soutien à Azzedine Mihoubi lors de la campagne électorale pour la présidentielle, le FLN a fait volte-face en félicitant et en apportant hier son soutien à Abdelmadjid Tebboune, nouveau président de la République. Mais cette prise de position tardive a été très critiquée par les détracteurs du SG par intérim, Ali Seddiki, qui aurait pris la décision, sans consulter le comité central (CC), de soutenir le candidat du RND, alors que Abdelmadjid Tebboune est toujours membre du CC. Selon Abou Al Fadl Baâdji, membre du CC, «Ali Seddiki n'avait pas à prendre la décision de soutenir le candidat Mihoubi sans consulter le CC qui, seul, est habilité à le faire». Selon lui, le SG par intérim n'avait non seulement pas la prérogative de le faire, et ce, conformément aux statuts du parti, mais, également, il n'avait pas le droit d'orienter le choix des militants en se référant aux articles 40 et 35 du statut du FLN. Une vision approuvée par plus de 200 militants qui demandent aujourd'hui à Ali Seddiki de quitter le siège du parti, selon notre interlocuteur. Ce dernier a affirmé que «la majorité des militants de la base du FLN étaient avec et pour Abdelmadjid Tebboune ; d'ailleurs, «ils l'ont soutenu sur le terrain à travers un travail de mobilisation profond», a-t-il souligné. Pourquoi attendre aujourd'hui pour dénoncer ces agissements ? M. Abou Al Fadl Baâdji a précisé qu'avant l'élection présidentielle, «nous ne voulions pas déstabiliser davantage le parti, surtout que la situation politique était défavorable sur le plan national». Et d'ajouter : «Mais cela ne nous a pas empêchés de faire campagne pour M. Tebboune sur le terrain et à travers les structures de base.» Insistant sur l'exigence du départ du SG par intérim, les redresseurs se préparent pour l'ester en justice pour abus de confiance, violation des statuts du parti et usurpation d'identité, et ce, dans les prochains jours. De son côté, M. Seddiki n'a pas voulu commenter ni répondre à nos questions malgré notre insistance, en nous renvoyant à son communiqué de soutien qu'il avait adressé au, désormais, président de la République. Tout en félicitant l'heureux élu, le FLN a exprimé son «entière disponibilité à participer à la concrétisation de ce à quoi aspire le peuple algérien». Dans ce même communiqué, le FLN a également fait part de sa «conviction» que le peuple algérien atteindra ses objectifs sous la direction de Tebboune. «Le parti mise sur votre capacité, expérience, nationalisme, sagesse, intelligence et votre penchant pour le dialogue, pour sortir le pays de la crise actuelle, le nettoyer du fléau de la corruption et concrétiser les revendications légitimes du peuple et les aspirations des jeunes.» Aujourd'hui, le vieux parti, dont l'image ne cesse d'être ternie depuis le 22 février dernier avec les différents scandales concernant bon nombre de ses ex-responsables, se retrouve, encore une fois, sous les feux de la rampe avec une étiquette «d'opportunisme» que les militants de base devront «gommer» par le biais d'une procédure judiciaire. Seule la destitution d'Ali Seddiki pourra les satisfaire car «il est temps que le parti retrouve la sérénité et sa légitimité», a conclu M. Abou Al Fadl Baâdji. Ilhem Tir