Dans son discours d'investiture, outre son propos axé sur la situation politique, le nouveau président de la République a bien voulu dévoiler les grandes lignes de sa stratégie pour ranimer l'économie nationale par trop dépendante des hydrocarbures et des importations à tout-va. Abdelmadjid Tebboune s'est en effet fixé comme objectif de «bâtir une économie nationale forte, diversifiée, génératrice de richesses, créatrice d'emplois et vecteur de bien-être social à même de renforcer notre sécurité alimentaire et de mettre le pays à l'abri de la dépendance aux hydrocarbures et vis-à-vis de l'étranger». Tout un programme qui passe par «l'implication des hommes d'affaires patriotiques honnêtes et des entreprises économiques publiques et privées» qu'il invite à investir dans l'ensemble des secteurs d'activité et partout à travers le pays en leur garantissant et le soutien de l'Etat et «tous les avantages nécessaires». Aux côtés de ceux qu'il appelle «les hommes d'affaires patriotiques et honnêtes», le Président Tebboune compte impliquer dans le développement global du pays la nouvelle génération d'entrepreneurs en promettant de lancer «un plan d'action en direction des jeunes, afin de leur permettre de créer des start-up et de bénéficier des avantages nécessaires à leur réussite et à la valorisation de la production nationale». Aux investisseurs et aux nouveaux porteurs de projets parmi les jeunes, un peu plus loin dans son discours d'investiture, le Président a promis une «profonde réforme du système fiscal» qui, à l'entendre, mettra fin à l'injustice et à l'arbitraire dans ce domaine, insistant sur les incitations fiscales au profit notamment des start-up et des PME dans l'objectif de développer la production nationale, et des allègements fiscaux pour toute entreprise, qu'elle soit publique ou privée, créatrice de richesses et de postes d'emploi. Au titre des bénéficiaires des exonérations d'impôts, le Président inclura les femmes au foyer contribuant à l'économie. «Nous n'importerons que ce qui nous fait réellement défaut afin d'éviter tout gaspillage de la devise», ambitionne le nouveau président de la République qui, pour ce faire, veut, donc, que l'on mette le cap sur la promotion de la production nationale, d'une part, et le renforcement du rôle économique des collectivités locales, de l'autre. Sans trop s'attarder sur ce qu'il entend par «la diversification des domaines économiques», le premier magistrat du pays citera la promotion de l'économie montagnarde, saharienne et côtière. Ceci, en parallèle à la mise en place de ce qu'il appelle «un plan d'urgence pour la modernisation de l'agriculture afin de garantir la sécurité alimentaire et d'aller vers l'exportation» et d'évoquer le tourisme qui, a-t-il fait savoir, bénéficiera de «plusieurs mécanismes d'appui au secteur, le classement des sites touristiques en Algérie, des offres de vols concurrentielles et l'allègement des procédures de demande de visa». De ses grands projets, même sans trop s'étaler, M. Tebboune a fait état de son intérêt pour le domaine des énergies renouvelables qu'il compte «encourager» et même faire en sorte que le pays devienne exportateur en la matière et ainsi «consolider la présence énergétique de l'Algérie en Europe, en Asie et ailleurs». Azedine Maktour