Ali Benflis n'est plus président du parti des Avant-gardes des libertés depuis hier samedi, formalisant ainsi une décision prise au lendemain de l'élection présidentielle du 12 décembre dernier à l'issue de laquelle il s'est classé troisième. M. Kebci-Alger (Le Soir) - «Toute tâche humaine est confrontée à la perspective de sa propre finitude, et tout parcours humain a un terme. Lorsque l'œuvre humaine prend fin et que le parcours humain arrive à son terme, il n'y a pas plus apaisant et plus gratifiant que le sens du devoir accompli», déclarait, hier samedi, le triple candidat malheureux aux élections présidentielles dans son intervention inaugurale des travaux d'une session extraordinaire du comité central du parti qu'il préside depuis sa création en juin 2014. Une session, tenue à l‘hôtel Numidien d'El Hamiz, à l'est d'Alger, qui était donc l'ultime activité organique de Benflis qui semble ainsi avoir tiré les leçons de son troisième échec dans sa course au fauteuil présidentiel dont il a ainsi fait le deuil de manière définitive. Et dans son dernier discours qui avait les allures d'un véritable testament, Benflis a notamment invité les militants et cadres du parti des Avant-gardes des libertés à faire de la «défense de l'Etat national, la pérennité et son intégrité territoriale» leur leitmotiv surtout que le pays vit ces jours-ci, selon lui, des «difficultés» et une «nouvelle réalité». Un Etat national que, dira-t-il, «nous avons porté dans nos cœurs et que nous avons mis au cœur de notre projet politique». «Nous avons placé son service au plus haut de l'échelle de nos valeurs et rien n'a jamais compté pour nous que sa puissance et sa stabilité. Et chaque pas que nous avons accompli, chaque action que nous avons conduite et chaque initiative que nous avons prise l'ont été pour aider à le préserver et à le défendre», ajoutera-t-il. Pour l'ancien chef de gouvernement, la préservation, la pérennisation et l'immunisation de cet Etat national contre toutes formes d'affaiblissement ou de déstabilisation auxquelles il s'expose n'ont de remède que dans sa «modernisation politique, économique et sociale». Une modernisation impérative, inévitable et dictée par le sens de l'Histoire par les demandes et les aspirations de notre peuple, par les besoins de notre société et par l'environnement dans lequel se trouve notre pays et dont il ne peut continuer indéfiniment à faire abstraction», affirmera-t-il, non sans ajouter que «le défi de sa modernisation totale qui est un défi vital pour le devenir de l'Etat national» implique sa «transformation en République citoyenne et en Etat de droit car, pour lui, sans citoyenneté et sans souveraineté du peuple, la République n'est qu‘un avatar politique et une fiction constitutionnelle». Et pas que la modernisation politique puisque, estimera-t-il, la modernisation économique et sociale sont leurs «compléments indispensables». Ceci dit, si Benflis a tenu à proposer Abdelkader Sadi, un ancien camarade de lutte au sein du parti FLN, comme son successeur intérimaire en attendant la tenue du congrès ordinaire du parti prévue en juin prochain, et avoir l'assentiment d'une grande majorité des membres du comité central, il laisse derrière lui un parti en ébullition. Des voix et pas des moindres parmi celles qui étaient contre la candidature du désormais ex-président du parti à la dernière élection présidentielle, n'ont pas manqué de signifier leur désapprobation quant à la limitation de l'ordre du jour de cette session à la seule vacance du poste de président du parti suite à la démission de Benflis, estimant qu'il aurait été opportun de discuter et de débattre justement de cette «déconfiture» au scrutin du 12 décembre dernier qui, comme le dira un cadre, en aparté, risque de «coûter cher au parti qui éprouvera d'énormes difficultés à se réconcilier avec le peuple». M. K.