Les enseignants des écoles primaires sont revenus, hier, à la contestation pour exiger la satisfaction de leurs revendications. Les enseignants ont décidé d'une seule journée de grève pour cette semaine. Une nouvelle journée de grève est prévue mercredi prochain avant de décider de leur prochaine forme de protestation. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les enseignants des établissements primaires qui ont entamé un mouvement de protestation depuis octobre dernier, avant de le geler pendant les vacances d'hiver, sont revenus à la protestation. Les écoles primaires ont été fortement perturbées, hier, lors de la journée de grève décidée par la Coordination nationale des enseignants. Cette dernière n'a pas souhaité donner du temps au nouveau ministre de l'Education avant de revenir à la charge. Selon cette coordination, le problème des enseignants n'est pas avec le ministre mais avec la tutelle qui est déjà au courant de leurs revendications. Pourtant, lors d'une rencontre avec la tutelle, début décembre dernier, la coordination a déclaré avoir arraché certains acquis et des engagements de la tutelle et suite à quoi, il a été décidé du gel de leur mouvement de trois jours de grève par semaine. Une décision qui n'avait pas fait l'unanimité à l'époque et qui a été à l'origine d'une crise au sein de la coordination. Cette dernière a, toutefois, réussi à ressouder ses rangs durant les vacances scolaires pour revenir avec une nouvelle liste de revendications. Dans le préavis de grève déposé au niveau du ministère de l'Education nationale, les enseignants revendiquent la révision des programmes scolaires, l'application du décret 266/14 avec un effet rétroactif depuis sa publication sur le Journal officiel, l'unification des normes de classification, et ce, avec la revalorisation des diplômes, une hausse de 30 000 dinars sur les salaires des enseignants du primaire et une baisse du volume horaire. Les enseignants refusent d'assurer 30 heures de travail par semaine. Les enseignants du primaire refusent également d'assurer l'enseignement des matières dites d'éveil, comme le sport et la musique ainsi que toutes les tâches non pédagogiques et demandent un personnel dédié à ces tâches ou une prime de 20 000 dinars pour accompagner les élèves dans la cours de récréation ou à la cantine. Ils demandent aussi le droit à des promotions systématiques au grade d'enseignant principal, chaque cinq ans, et au grade d'enseignant formateur, chaque dix ans ainsi que le droit à une retraite anticipée. Pour le moment, le nouveau ministre de l'Education nationale n'a pas réagi à cette plate-forme de revendications ni à ce mouvement de protestation qui risque de perturber encore le deuxième trimestre et le programme scolaire qui accuse déjà un retard. Les protestataires ont annoncé une nouvelle journée de grève, mercredi prochain. D'ici là, menacent-ils, ils décideront de durcir le mouvement. Les syndicats invités chez Ouadjaout pour mardi prochain Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation vont-ils renouer contact avec leur tutelle ? Le nouveau ministre de l'Education nationale compte se réunir avec les partenaires sociaux la semaine prochaine. La tutelle a adressé un courrier aux quinze syndicats autonomes du secteur pour les inviter à une réunion, fixée pour le mardi 14 janvier. Les syndicats n'ont pas reçu l'ordre du jour de cette réunion. Cependant, prévoient-ils, il s'agit visiblement d'une réunion de prise de contact. Le nouveau ministre de l'Education nationale, qui a pris ses fonctions samedi dernier, n'a pas encore annoncé sa feuille de route, si ce n'est la déclaration du Premier ministre relative à la nécessité de réformer le système éducatif. Les syndicats autonomes qui ont boycotté le gouvernement Bedoui, vont se réunir la semaine prochaine, dans le cadre de l'intersyndicale de l'éducation, pour décider de la levée ou pas de ce boycott. Les syndicats ne risquent visiblement pas de poursuivre leur démarche de boycotter leur tutelle, puisqu'ils ont déjà déclaré qu'ils ne sont pas contre un dialogue «constructif». S. A.