Le président de l'association Rassemblement, action et jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui, doit séjourner encore en prison. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La cour d'Alger a rejeté, hier, l'appel introduit par la défense du détenu contre le refus de sa libération provisoire en attendant la tenue de son procès, décidant ainsi de le maintenir en détention, selon des militants de l'association qui ont dénoncé une incarcération « arbitraire et injuste » de leur président. Le président de RAJ a été arrêté le 10 octobre dernier à Alger par des agents en civil et placé sous mandat de dépôt dans la soirée de la même journée. Partisan de la transition démocratique, il insistait dans toutes ses interventions avant son emprisonnement sur l'impératif de préserver le caractère pacifique des manifestations. Il est poursuivi pour «incitation à la violence» et «atteinte à l'unité nationale», des accusations jugées «fallacieuses et injustes» par l'association. A la veille de l'examen de la demande de la défense, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), aile Zehouane, a exprimé sa solidarité indéfectible avec Abdelouahab Fersaoui et l'association qu'il préside. Se disant indignée par «les poursuites infondées contre le militant associatif, membre actif de la société civile et des initiatives pour une solution politique et démocratique», la ligue a appelé à sa libération ainsi que celle de l'ensemble des activistes du Hirak, des détenus d'opinion et politiques et à l'abandon de toutes les poursuites à l'encontre des manifestants et leur réhabilitation. Mais combien de temps les détenus doivent-ils encore patienter avant leur libération ? Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, a rapporté à l'issue de la rencontre avec le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, auquel il a demandé la libération de l'ensemble des détenus d'opinion, en citant les cas de Karim Tabbou, Fodhil Boumala, Samir Belarbi et Abdelwahab Fersaoui, ainsi que tout autre détenu du Hirak, que «le président de la République a affirmé qu'il suivait de près ces questions et que le processus judiciaire en cours permettra une libération rapide de celles et ceux qui sont en détention pour raison d'opinion». En attendant de savoir ce que réserve le pouvoir aux détenus du mouvement, il convient de souligner que l'activiste Kaddour Chouicha et le policier hirakiste Toufik Hassani, interpellés avant-hier lors de la marche de mardi à Oran, ont été libérés hier matin après avoir été entendus par le procureur du tribunal de cité Djamel. Yahia Hamani, activiste d'Oran arrêté mardi chez lui, sera présenté aujourd'hui devant le procureur du même tribunal, a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). La même source ajoute que le procès du détenu Brahim Daouadji, placé sous mandat de dépôt le 13 octobre, est programmé pour le dimanche 19 janvier au tribunal de Mostaganem. L'étudiante Nour El Houda Oggadi sera présentée mardi 21 janvier devant le juge d'instruction du tribunal de Tlemcen pour une audition dans le fond. Le verdict du dossier de Saeddedine Youcef Islam et Houari Zohir prévu hier à la chambre d'accusation (Ruisseau) a été renvoyé à une date ultérieure, alors que le procès en appel de Leftissi Messaoud, Bacha Bilal, Oudihat Khaled, Ouidir Khaled, Meharzi Hamza et Safi Tahar est reporté au 4 mars prochain, selon la même source. Concernant l'affaire de Fodil Boumala, le CLND a indiqué qu'après avoir transféré son dossier par le juge d'instruction du tribunal de Dar-el-Beïda, en attendant la programmation de son procès, le procureur du même tribunal a fait appel. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le procureur du tribunal de Draâ-el-Mizan a requis une amende de 300 000 DA contre l'activiste, Bilal Hadj-Akli, poursuivi pour atteinte à corps constitués. Le verdict sera rendu le 28 janvier. K. A.