La fin de la crise qui secoue le FFS que l'on croyait toute proche risque de s'éloigner encore, à la lumière de la dernière sortie de l'un des deux camps qui brocarde l'idée d'un conseil national extraordinaire unificateur, lui préférant l'idée d'un congrès extraordinaire. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est du moins ce que préconise Soufiane Chioukh, un des cinq membres de l'instance présidentielle qui, en compagnie de Hayet Taiati, constitue le camp qui s'oppose au second camp porté par trois membres du présidium : Mohand-Amokrane Chérifi, Ali Laskri et Brahim Méziani. Dans une lettre aux militants, Chioukh estime inopportune l'idée d'un conseil national unificateur comme préconisé par le comité ad hoc installé le 10 octobre dernier, en vue de rapprocher les deux camps qui se disputent le leadership au sein du doyen des partis de l'opposition. Il lui préfère plutôt un congrès extraordinaire. Une entité qui, «au-delà des intentions et de la bonne foi des initiateurs, n'a pas l'aval des structures du parti, notamment l'IP et le conseil national. Il en est de même de la composante même de ce comité choisie d'une façon «non réglementaire et non consensuelle. Une façon de faire qui a, encore une fois, créé des tiraillements et des tensions aussi inutiles que la proposition elle-même», fait remarquer Chioukh qui fera, en outre, remarquer que les «textes actuels ne confèrent, hélas, aucune attribution au conseil national sur l'IP». Autre raison avancée pour justifier l'inopportunité de la tenue d'une session du conseil national au siège national, en l'état actuel, qui, selon lui, constitue un «risque supplémentaire d'affrontements fratricides aux conséquences graves». Un «modus operandi n'a pas manqué de susciter, dans un passé récent, des remous, d'une part et sur la saisine, d'autre part, sur la composition de ce dernier». Mais Chioukh n'est pas à un reproche près à l'endroit du comité ad hoc auquel il dénie le droit de «suspendre toutes les sanctions prises après le congrès extraordinaire», lui qui dit s'en tenir à l'éthique dont, dit-il, il ne s'en « sépare jamais ». Certes, le membre de l'instance présidentielle du FFS salue «tout effort de consolidation du parti par la réintégration des anciens cadres et militants » mais estime, néanmoins, que cela ne peut se faire d'un trait de plume, considérant que la réintégration doit être «l'aboutissement d'un processus de débat politique et démocratique à l'intérieur des structures». Et de paraphraser, à ce titre , feu Aït-Ahmed, affirmant que «les vertus de la thérapie par le débat et la vérité, pour l'individu comme pour la Nation, ne sont pas à démontrer», concluant que la «solution idoine est de revenir à l'arbitrage des militants via la tenue d'un congrès extraordinaire». Ce pourquoi Chioukh appelle ses camardes de l'instance présidentielle à «une démission collective pour tenir ce congrès, et permettre ainsi aux militants d'élire une nouvelle instance, car il y va de l'intérêt de notre parti et de celui du pays». Et de préciser que cet «appel du cœur et de la raison, loin des manœuvres politiciennes et partisanes, vise à rassembler l'ensemble des militants(es) sur le leitmotiv : la sauvegarde du FFS et sa réhabilitation comme premier parti d'opposition et de propositions». Le membre de l'instance présidentielle du FFS reproche au camp piloté par le trio Laskri-Chérifi-Brahimi la proposition de sortie de crise « nationale » au nom du parti qui, au-delà de son contenu, n'avait fait l'objet d'aucun débat dans les instances du parti : IP et conseil national», mais également l'arrimage du vieux Front sous la chapelle du « Pacte de l'alternative démocratique » qui est, selon lui, «loin d'être dans la droite ligne des traditions du parti, qui refuse les jeux d'appareils qu'ils soient idéologiques ou ethniques ,de nature à rajouter de la confusion et à mettre le FFS en marge de ses positions originelles». Une source proche de l'autre camp affirmait, hier vendredi, que la sortie de Chioukh est «inopportune au vu de sa transparence et celle de ses amis». «Il appelle à la démission des membres de l'instance présidentielle alors qu'il est lui-même démissionnaire dans les faits puisque absent sur le terrain», affirme-t-on de même source. M. K.