La crise qui secoue le doyen des partis de l'opposition risque de se prolonger dans les travées des tribunaux avec la décision de l'instance présidentielle ou ce qu'il en reste, de porter l'affaire en justice. M. Kebci - Alger (Le Soir) - On savait que la période post-Hocine Aït-Ahmed allait être laborieuse au FFS, tant l'héritage était lourd à porter et suscitait bien de convoitises, mais on était loin de penser qu'elle allait enregistrer un sombre épisode comme celui d'avant-hier samedi. Avec, notamment, une situation pour le moins kafkaïenne puisque les deux clans qui se disputent cet héritage s'accusent mutuellement «d'accointances» avec le pouvoir. Et ce dangereux développement des événements risque de trouver sa suite au niveau des tribunaux puisque le coordinateur de l'instance présidentielle du parti, chassé, ce samedi, du siège national, a décidé de porter plainte contre les «commanditaires» et les «auteurs» de ce «coup de force» et de ces «agissements gravissimes». Pour Ali Laskri, qui vient d'être révoqué au même titre que son compère du présidium, Mohand-Amokrane Chérifi, pour «mauvaise gestion et dilapidation des deniers du parti», «politique d'exclusion et de marginalisation», «gestion unilatérale suivie jusque-là par ces trois membres», «refus de la collégialité et de toute forme de débat au sein des instances du parti», «exclusions expéditives et tous azimuts abusivement prononcées à l'encontre de deux membres de l'IP (Hayat Taiati et Soufiane Chioukh) et d'une vingtaine de cadres dont le P/APW de Béjaïa», le siège national du FFS a fait l'objet d'une «attaque violente d'un groupe de baltaguias, sans aucun lien organique avec le parti, pour empêcher la tenue d'une session extraordinaire qui visait, sur le plan politique, à renforcer le soutien du parti à la révolution citoyenne et sur le plan organique à adopter une feuille de route pour l'organisation du prochain congrès du parti». Et d'accuser ce groupe de baltaguias d'avoir «forcé les portes du siège, détruisant tout sur leur passage, les portes, le mobilier, saccageant les voitures et agressant les militants qui s'y opposaient». Une «agression criminelle» dont Laskri accuse des «forces hostiles à la position du parti en faveur du mouvement citoyen» d'en être les instigateurs. L'instance présidentielle du FFS prévoit, par ailleurs, de convoquer une session extraordinaire du conseil national une fois réunies les conditions de sa tenue conformément aux statuts du parti, et déclare «nulle toute rencontre, toute nomination, non conformes aux statuts du parti et toute décision n'émanant pas de l'instance présidentielle dans sa majorité, conformément à l'article 47 des statuts». Elle appelle l'ensemble de ses structures (fédérations et sections), l'ensemble de ses militants et de ses élus à «s'organiser et à s'unir face à ces manœuvres de déstabilisation qui ne visent qu'à neutraliser le parti, dans son combat politique au côté de la population pour le triomphe de son projet politique, l'élection d'une Assemblée nationale constituante pour l'avènement de la 2e République». Sauf que les adversaires de Laskri ne comptent pas reculer puisqu'ils ont donné suite à leur mouvement de contestation avec la tenue d'une session extraordinaire du Conseil national. Un conclave qui a accouché d'un comité de coordination provisoire qui se chargera de la préparation d'un congrès national inclusif du parti et la consolidation de la lutte politique dans le cadre des principes fondamentaux du parti. Pour ce faire, un appel a été lancé en vue d'intensifier les efforts et l'action en associant tous les militants pour l'organisation de ce congrès. Un rendez-vous dont la date sera arrêtée ultérieurement, un comité de coordination provisoire sera chargé sous la supervision de Mehenna Haddadou, P/APW de Béjaïa, en coordonnant le travail avec les autres membres du parti. M. K.