Mila, la cité antique, reste un endroit fascinant, captivant, ensorcelant, envoûtant ; bref, romantique et pittoresque, et beaucoup de ses enfants vivent par et pour elle, pour la décrire, la chanter et la raconter à qui veut entendre. Pour preuve d'amour et d'attachement, elle ne laisse personne parmi ses enfants, ceux de la vieille cité s'entend, indifférent à son égard, y compris ceux qui sont partis faire leur vie ailleurs. Nostalgie quand tu nous tiens. Parmi les épris, les nostalgiques et les mordus de la citadelle milevienne, de Beb El-Bled, de la Fontaine romaine, du Mur byzantin et de toute cette vie qui grouillait dedans, il y a un certain… Ahmed El-Mili, surnom qu'il s'est donné afin de détourner les regards de ses semblables sur lui, un citoyen humble parmi les humbles, un cadre toujours au-devant de ses innombrables missions, un artiste poète, diseur de bonnes paroles, un amoureux jusqu'à la moelle épinière de tout ce que représentait et représente encore Mila, sa ville éternelle, sa nourrice, son âme, sa raison d'être. Ahmed est un véritable cœur battant de la ville, sa présence est continue, son avis toujours présent, plus même, il est tant attendu, salué et bien pris en compte par ses concitoyens. Suivons-le : Pendant que je faisais la sieste, un sage de Mila me réveilla doucement en me chuchotant à l'oreille : «Ecris Mila.» Je réponds, oui, j'ai déjà écrit Mila, mais je vais encore écrire. Mila l'enchanteresse, sans toi je serais un homme sans adresse ! Mila ma pierre angulaire aux ruines témoins de ta grandeur ! Ma graine et ma semence, tu as fait de moi un homme plein de romances ! Mila pittoresque antique, je suis ton enfant le romantique ! De tes jardins et arbres centenaires, mes rimes et vers s'inspirent contre les commanditaires ! Où est passé ton beau jardin et ses gazelles, ma passion et mon guide spirituel ! Tu m'as alimenté d'amour ! Non je ne t'oublie pas, je suis toujours à ton secours ! Abreuvé de ton lait, tu m'as donné le sein pour connaître le concret et l'abstrait ! Ta douceur m'est passée au corps à travers ton lait riche aux anticorps ! De ton sang je carbure ! Tu es mon oiseau de bon augure ! Ton âme m'habite toujours pour me présager un bon avenir ! Si je construirais une maison je ne l'appellerais pas villa mais Mila ! De ton architecture, je m'inspirerais, de ton pavé, ma maison ornementée ! J'espère qu'il existera une relève de Mila amoureuse ! Je souhaite la voir, avant de mourir, réhabilitée et de ses enfants berceuses ! Mila je suis ton arbre qui meurt sans ta sève brute et ta sève élaborée ! Mila je suis ta plante qui meurt sans ta photosynthèse et tes feuilles vertes au soleil dorées ! Aujourd'hui j'ai décidé de ne plus acheter de café à part celui de chérif Boui Ali ! Ne le prendre que chez dada Dahmani ! Egalement pour le thé, j'ai envie de celui de aâmi Hachehouche Madani ! Je n'achète plus de légumes en l'absence de aâmi Saïd Segueni ! Pour les fruits je vais m'en priver, j'ai envie de ceux de aâmi Mabrouk Dahmani ! Boycotter tous les vélos, mon cœur est attaché à ceux de aâmi Saïd Bouaouni ! Ainsi que tous les ferronniers, je veux les instruments de aâmi Ahmed Fergani ! Oh ! oui je ne porte que les sandales que fabriquait aâmi Kaddour Bsikri ! Je le voyais recroquevillé, en sortant de l'école Hassini ! Les figues j'en prends plus, je veux celles de djnayen Mila surtout le soltani ! Pour la tuile de ma maison, j'en passe ! Je veux celle confectionnée au michar des Mecheri ! Pour l'école et ses mathématiques je préfère Moussa Mili ! Pour le français aaaaaaaaaahhhhhhhhhh ya si Ahmed Ziani ! Pour ceux qui travaillent la terre ! Où es tu aâmi Omar Mili ! Au mois de Ramadhan, je préfère aâmi Mohamed Mennour Zlabdji ! Et, la prière de l'Aïd ! Derrière Mohamed Salah Bentiar… j'éprouve la paix ! A. M'haimoud