Des œuvres de Yasmina Khadra, Mustapha Benfodil ou d'Amara Lakhous ont été adaptées à l'écran ou sur les planches à l'étranger. Sorti dernièrement, Les peuples du ciel d'Ahmed Gasmia sera, peut- être, le premier roman algérien de science-fiction qui sera porté au grand écran à l'étranger, si «les démarches» portent leurs fruits, a révélé l'éditeur Amar Ingrachen. Est- ce la science-fiction qui ouvre l'esprit ? Le débat, hier samedi, au siège du journal Maghreb Emergent, a largement dépassé « l'ordre du jour» de la conférence de presse, autour du roman Les peuples du ciel, paru chez les éditions Frantz Fanon. La culture en général, l'Histoire, la civilisation, la religion, le racisme, le colonialisme, «le capitalisme sans cœur» et l'inévitable politique ont été, notamment, (bien) discutés par les présents, journalistes et intellectuels. Les «confessions» aussi n'ont pas manqué ! Amar Ingrachen a avoué que lui qui n'aimait la science fiction, a finalement trouvé très intéressant le roman Les peuples du ciel. Premier à prendre la parole, il a qualifié de «style très visuel» l'écriture d'Ahmed Gasmia, à l'instar de celle de Mohammed Dib à ses débuts. L'autre caractéristique de cette nouvelle œuvre littéraire, toujours selon Ingrachen, est d'être à la fois un roman de science-fiction et un roman historique. Des descendants de Terriens vivant sur une autre planète, refont (en accéléré) le parcours et l'évolution des habitants de la Terre, de l'âge de pierre au Moyen-âge. Ils inventent une langue, des coutumes, des traditions et ont même une religion. Des interprétations différentes de cette «religion» feront d'eux des communautés ennemies qui se font la guerre. Ils ne savent pas qu'ils sont observés et étudiés par des scientifiques terriens à partir d'une station spatiale orbitale. Nous sommes au 24e siècle et les Terriens sont «techniquement» très développés. Le savant qui a rendu habitable la petite planète, est certainement atteint de la folie des grandeurs. Il menace d'apocalypse ses habitants, accusés collectivement du meurtre de son fils. Promesse de bandit (2018), le précédent livre d'Ahmed Gasmia est un roman historique. Il était, d'ailleurs, en train d'écrire un autre roman historique se déroulant dans notre pays durant l'empire romain, quand il se dit Eurêka, j'ai autre chose ! «L'idée de passer à la science-fiction est venue de la mythologie sumérienne qui déjà parlait de modifier l'être humain» et de faire baisser la natalité. La nuit porte conseil même pour un insomniaque. En une nuit, Gasmia a imaginé les grandes lignes de l'histoire. Dès le lendemain, il a commencé son écriture. La maison d'édition Frantz-Fanon est invitée à la prochaine Foire du livre de Francfort en Allemagne. Les peuples du ciel sera sur les étals de la plus grande foire du monde dans le domaine du livre et de l'édition ! Kader B.