Le ministre de l'Education nationale annonce l'installation d'une commission chargée du suivi et de la prise en charge des préoccupations posées par la famille éducative et les parents d'élèves. De leur côté, les enseignants du primaire, qui ont dénoncé le dernier discours du Président Tebboune qui a appelé, entre autres, les enseignants à ne pas prendre en otage les élèves avec les mouvements de protestation, ont repris , hier lundi, leur mouvement de grève qui va durer jusqu'à demain. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Dans un communiqué rendu public, le ministère de l'Education nationale a annoncé l'installation d'une commission au niveau du cabinet du ministre ,qui sera chargée du suivi et de la prise en charge des préoccupations du secteur liées aux volets pédagogique et administratif. Cette démarche, souligne le département de Mohamed Ouadjaout, s'inscrit « dans le cadre de la volonté de la tutelle d'écouter et de prendre en charge les préoccupations de la famille éducative et des parents d'élèves ». Par ailleurs, le ministre, qui devait établir un calendrier de rencontres bilatérales avec les syndicats de son secteur, n'a toujours pas décidé d'une date pour entamer ces rendez-vous. Entre-temps, le cycle primaire est toujours perturbé en raison de la grève des enseignants. Ces derniers ont repris, hier, leur mouvement de grève cyclique de trois jours par semaine. Et comme chaque mardi, ils comptent organiser un rassemblement national devant l'annexe du ministère de l'Education nationale. Le mouvement des enseignants, même s'il ne mobilise plus comme aux premiers mois, continue de perturber certains établissements et le programme scolaire. L'Association nationale des parents d'élèves s'est proposée de jouer les médiateurs entre les grévistes et la tutelle, pour tenter de régler cette crise. Visiblement, les démarches de l'association n'ont pas abouti auprès des protestataires qui ont toujours dénoncé l'absence du soutien des parents d'élèves à leur mouvement. Le Président Tebboune, lors de sa rencontre avec des responsables de la presse nationale mercredi dernier, où il a évoqué le secteur de l'éducation, estime que les enseignants ne doivent pas prendre en otage l'avenir des élèves avec les mouvements de grève. Tebboune n'apprécie pas non plus le recours au débrayage pour faire pression sur le gouvernement qui, dit-il, vient juste de s'installer. « Nous venons tout juste de nous installer. On n'a pas encore dit besmellah, et ils ont déjà entamé un mouvement de grève et menacent d'aller vers une grève illimitée. Nous nous sommes engagés à prendre en charge les préoccupations des fonctionnaires du secteur de l'éducation, et j'ai posé leurs problèmes sociaux avant qu'ils ne les posent. Mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Cela nécessite du temps », a déclaré Tebboune en commentant la grève du cycle primaire. Le président de la République n'a pas non plus pris des gants pour soulever le caractère « insensé » de certaines revendications de ces enseignants, comme leur refus de surveiller les élèves pendant la récréation ou de les accompagner à la cantine, ni d'imposer un taux d'augmentation de salaire. Les enseignants du primaire revendiquent, en effet, une augmentation de salaire de 30 000 dinars. Une déclaration qui a déçu les membres de la Coordination nationale des enseignants du primaire qui n'a pas hésité à crier au «dénigrement». S. A.