Une nouvelle affaire de justice est en cours. L'ancien ministre et député FLN Abdelkader Ouali est, à son tour, dans la tourmente. Hier lundi, il a refusé de renoncer à son immunité parlementaire et ce, pour préparer sa défense, a-t-il justifié. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le ministre de la Justice avait adressé il y a quelques jours une demande de levée de son immunité parlementaire, et qui devait être étudiée hier par la commission des affaires juridiques et administratives de l'APN. Cette dernière s'est cependant heurtée au refus du concerné de renoncer à son statut. Il a demandé à son tour qu'on lui octroie une période qui lui permettra de préparer sa défense. Dix jours lui ont été de ce fait accordés. Au terme de ce délai, la commission en question se réunira à nouveau, et le député aura à renoncer de son plein gré à son immunité. Dans le cas contraire, une procédure de retrait sera entamée au niveau de la Chambre basse du Parlement. Il faut savoir que ce retrait dépend toutefois d'un vote favorable de la majorité en plénière. Au cours des derniers mois, l'APN a été confrontée à des situations similaires. Ainsi, l'ancien député et homme d'affaires, Baha Eddine Tliba et l'ex-secrétaire général du FLN Mohamed Djemaï ont refusé de se défaire de leur immunité parlementaire, ils ont été déchus après un vote où la majorité a été atteinte. Cette même Assemblée a cependant refusé de lever l'immunité de Smaïl Benhamadi. Le vote qui se déroule à bulletin secret a donné 156 voix contre. Sur 176 votants, 131 s'étaient prononcés en faveur de cette destitution alors que 45 se sont abstenus. Cette situation indique que l'opération de retrait de la protection dont bénéficient les députés n'est pas systématique. L'attitude de Abdelkader Ouali laisse clairement entendre qu'un bras de fer s'est déjà amorcé. Il a fait savoir qu'il préparerait sa défense sur la base de preuves qu'il promet de présenter. Ce député FLN a déjà occupé plusieurs postes importants. Ancien ministre des Travaux publics, des Ressources en eau dans le gouvernement de Abdelmalek Sellal, puis secrétaire général au ministère de l'Intérieur, il a également été plusieurs fois wali (Alger, Tlemcen, Sétif, Tizi-Ouzou, Batna). Des sources concordantes laissent entendre que les faits pour lesquels il est poursuivi sont liés à sa gestion durant son passage au ministère des Travaux publics. Une période durant laquelle il aurait octroyé des avantages et marchés irréguliers à Ali Haddad. Le nom de Abdelkader Ouali est d'ailleurs apparu dans l'enquête, toujours en cours, autour de l'ETRHB. Il figure également, nous dit-on, dans plusieurs autres affaires de corruption. Certaines seraient également liées à sa gestion durant son passage au ministère de l'Hydraulique. On évoque, par ailleurs, des opérations de dilapidation de deniers publics, et de passation de marchés irréguliers. Des informations proches du dossier font également savoir que son nom a été cité durant l'enquête déclenchée autour des irrégularités constatées durant l'évènement culturel «Constantine capitale de la culture arabe». Abdelkader Ouali, nous dit-on, pourrait également être rattrapé par son passé au secrétariat général du ministère de l'Intérieur (2015-2016), une période durant laquelle, affirment des sources sûres, son nom a été mêlé à un sombre trafic de passeports pour le hadj, opéré par des membres de sa famille. Cette raison, nous dit-on, lui a d'ailleurs valu d'être écarté de son poste. A. C.