Sept balles de match... contre lui et finalement une victoire arrachée malgré un physique chancelant : Roger Federer s'en est vraiment sorti de justesse mardi face au 100e mondial Tennys Sandgren, mais il affrontera bien Novak Djokovic en demi-finales de l'Open d'Australie. Le Serbe de 32 ans et le Suisse de 38 ans s'affronteront pour la 50e fois. Djokovic mène 26 victoires à 23, mais le dernier match a été remporté par le Suisse au Masters de Londres en novembre. En Grands Chelems toutefois, c'est Djokovic qui s'est imposé le dernier, en finale de Wimbledon 2019 après avoir sauvé deux balles de match. «Il faudra que je joue mieux en demies, parce que sinon, c'est sûr que je vais pouvoir aller skier !», a plaisanté Federer hier. Il s'est encore fait très très peur avant de s'imposer 6-3, 2-6, 2-6, 7-6 (10/8), 6-3, et 3 h 31 min d'un drôle de combat, lui qui avait déjà bataillé cinq sets et 4h au 3e tour face à l'Australien John Millman. «J'ai été incroyablement chanceux aujourd'hui, j'ai joué de mieux en mieux au fur et à mesure que le match avançait et que la pression baissait», a reconnu le Bâlois, qui a sauvé trois balles de match à 4-5 dans le 4e set, puis encore quatre, dont trois consécutives dans le jeu décisif de cette 4e manche. A ce moment, «je me suis dit je crois aux miracles», a-t-il raconté, avant d'admettre : «Celle-là de victoire, je ne la méritais pas, mais je suis là... et évidemment je suis très content.» L'homme aux 20 titres du Grand Chelem avait déjà sauvé 7 balles de match avant de s'imposer lors d'un match contre Scott Draper à Cincinnati... en 2003. Rambo des courts Cette fois, il avait face à lui un Tennys Sandgren en mode Rambo des courts. Short camouflage blanc et vert, tee-shirt sans manches d'où dépassent des épaules et des bras de chasseur d'ours à mains nues, bandana vert noué autour du front... l'Américain était là pour se battre. Il ne manquait que les balafres, mais de longues bandes adhésives noires lui descendaient le long de la cuisse gauche jusqu'au-dessous du genou. Et le combat a bien failli basculer en sa faveur, surtout que Federer n'était pas au mieux physiquement. «Parfois, on se sent un peu bizarre. Je ressentais une gêne à l'aine, ma jambe se raidissait un peu... je n'aime pas faire appel au médecin, je n'aime pas montrer mes faiblesses», a-t-il commenté. Son prochain adversaire connaît ses points forts et ses faiblesses à force d'écrire avec lui la légende du tennis. «Roger est un de mes deux principaux rivaux. C'est grâce à Rafa (Nadal, ndlr) et lui que je suis le joueur que je suis. J'espère avoir au moins une balle de match (rires)... mais que le meilleur gagne !», a lancé Djokovic. Barty prend sa revanche La demi-finale du haut du tableau féminin opposera la n°1 mondiale Ashleigh Barty à Sofia Kenin (15e). Barty, 23 ans et lauréate de son premier tournoi du Grand Chelem l'an dernier à Roland-Garros, a pris sa revanche sur la Tchèque Petra Kvitova (7e) qui l'avait battue au même stade des quarts l'an dernier à Melbourne avant d'atteindre la finale. Et quelle revanche: 1 h 44 min de bras de fer dont 69 minutes pour le seul premier set ! «ça a été vraiment incroyable. Je savais qu'il fallait que je sois à mon meilleur niveau contre Petra et le premier set a été crucial», a déclaré l'Australienne. Kenin a, elle, écarté la Tunisienne Ons Jabeur (78e) 6-4, 6-4 et jouera pour la première fois à 21 ans une demi-finale de Grand Chelem. «ça va être un super match, j'ai hâte d'y être», a lancé l'Américaine née à Moscou mais qui a rejoint New York enfant avant de s'établir en famille en Floride.