Le personnel de la santé alerte sur la rupture de plusieurs vaccins pour enfants. Cette situation, avertissent les professionnels de la santé, risque de perturber le calendrier national de vaccination. La tension sur les vaccins dure depuis près de six mois, a affirmé le président du Syndicat national des praticiens de santé publique. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L'anti-diphtérique, l'anti-tétanique, (DTP), l'anti-tétanique adulte (DT), l'anti-hépatite B, le BCG, polio injectable, tétrahib… autant de vaccins du calendrier national de vaccination obligatoire contre certaines maladies transmissibles, qui sont indisponibles actuellement ou en quantités insuffisantes. L'alerte sur la rupture de certains vaccins du calendrier national de vaccination a été déjà lancée depuis quelques mois par des parents désorientés ou en panique. La situation est alarmante au point où certains nourrissons n'ont même pas subi leur premier vaccin de naissance, le BCG. Obligatoire, ce vaccin se fait administrer aux nourrissons durant les premières heures de la naissance. Pourtant, des PMI, ne disposant pas de ce vaccin, n'ont eu d'autres choix que de demander aux parents de revenir une semaine, voire quinze jours plus tard, dans l'espoir de trouver le vaccin disponible. La situation est-elle limitée à certaines cliniques ? Malheureusement non, et cette situation ne dure pas que depuis quelques semaines mais depuis des mois. Selon Lyes Merabet, président du SNPSP, les structures de santé de proximité souffrent depuis près de six mois de cette tension sur les vaccins. «C'est une tension terrible», selon Lyes Merabet qui dit que ce problème touche même le dépistage scolaire. Les rappels de vaccin pour les élèves, dans le cadre du dépistage scolaire, dit-il, sont sous tension depuis la rentrée scolaire en septembre dernier. La situation vient d'être réglée cette semaine, souligne ce médecin. Les vaccins, souligne le docteur Merabet, sont soit indisponibles, soit en quantités insuffisantes. «Une situation qui nous crée des problèmes avec les parents, car nous ne pouvons pas nous organiser et donner des rendez-vous, puisque nous ne savons pas quand nous allons réceptionner les vaccins», a déclaré le président du SNPSP. Ainsi, explique-t-il, s'il y a un retard sur le premier vaccin, il y aura forcément du retard sur les vaccins de rappel. Conséquence : le calendrier national de vaccination risque de connaître une perturbation, selon lui. Une situation qui aurait pourtant pu être évitée. Le président du SNPSP explique que le ministère de la Santé qui connaît les besoins nationaux en vaccins aurait pu s'y prendre à temps pour faire ses commandes. Pourtant, le personnel médical qui doit faire face à la colère de parents n'a eu aucune explication sur les raisons de cette situation. «On nous dit depuis six mois que les lots de vaccins sont soumis aux procédures de contrôle !», a déclaré Lyes Merabet. Pourtant, lors de l'importation des vaccins, l'Institut Pasteur, chargé de l'opération, du contrôle et de la distribution des vaccins, dispose de trois à quatre semaines pour libérer les lots. Une période durant laquelle les vaccins sont soumis à un contrôle pour confirmer leur conformité et leur innocuité. Depuis cette situation, explique le docteur Merabet, en raison de l'insuffisance des vaccins, les services de prévention chargés de la vaccination, qui, auparavant, se déplaçaient une fois par mois au niveau de l'IPA pour récupérer des lots de vaccins, se déplacent actuellement une fois par semaine. Ce qui crée des désagréments, dit-il, non seulement pour les équipes de vaccination qui viennent de loin, mais cela a également des conséquences sur le respect de la chaîne de froid. S. A.