En présentant le roman Elias à son public constantinois à l'occasion d'une rencontre-signature à la librairie Média-Plus, Ahmed Benzelikha s'est exprimé sur le rôle de la culture et des animateurs de la société civile qui «ont le droit et le devoir d'aller vers une réflexion qui sera utilisée comme instrument dans la dynamique culturelle». L'écrivain a précisé que «la culture ne peut pas être en retrait de la vie sociale» car ayant la capacité de prendre la distance voulue par rapport aux différentes thèses. «La culture a son mot à dire», a-t-il souligné concernant le débat d'idées qui doit s'installer et l'espace d'échanges qui doit aussi accompagner les mutations de la société. Un débat initié par l'auteur avec son public ; lui, a l'habitude, à chaque fois, de contribuer à enrichir la réflexion autour des grandes questions de l'heure et, notamment, le mouvement que la société algérienne vit depuis cette dernière année. C'était en marge de la rencontre-signature organisée par la maison d'édition constantinoise Média-Plus pour la présentation d'un roman typiquement méditerranéen et profondément humaniste. L'histoire «d'un personnage fuyant, désireux de s'affranchir d'une quotidienneté quasiment amère, sans attrait, que l'on traîne comme un fardeau, avec ses hypocrites petitesses, ses fastidieuses difficultés et ses peines». Il s'agit d'Elias, qui voulait abandonner la terre et rejoindre la mer. Pour cela, il lui fallait une odyssée, un long voyage mouvementé sur les traces d'Ulysse et des textes sacrés, «d'aventure en aventure, d'île en île et de femme en femme, à la recherche du sens de la vie pour, enfin, se retrouver face à lui-même et à l'ultime révélation». Dans cet ouvrage, l'écrivain retient quelques côtés de la mythologique grecque, avec des influences de cette inclassable figure intellectuelle qu'était René Guenon, ou Frantz Kafka. Ahmed Benzelikha, né en 1967, est un écrivain, linguiste et spécialiste en communication, diplômé des universités de Constantine et de Montpellier. Il a occupé plusieurs fonctions supérieures, notamment auprès de l'Unesco, et chroniqueur de presse. Ilhem Tir