L'avènement d'un secrétariat d'Etat de sport d'élite a été diversement apprécié par les observateurs et les sportifs. Tous s'accordent pourtant à saluer la nomination du champion olympique du 1 500 mètres, Nourredine Morceli à cette fonction qui viendrait combler un vide préjudiciable à la bonne marche du sport au niveau de l'élite nationale. Le vécu de sportif du natif de Sidi Okacha a donné espoir à beaucoup d'athlètes de différentes disciplines, de croire en de jours meilleurs dans leur parcours au sein des clubs ou des sélections. Leurs ambitions d'aller titiller le niveau, à l'instar de la star des années 90 du 1 500 m, devenaient réalisables dès lors que Morceli a promis, dès ses premières interventions publiques, à se mettre au service des sportifs et des seuls sportifs. Pour autant, le champion algérien semble livré à une réalité qui pourrait freiner ses ardeurs et celles des sportifs, et ce, par le simple fait d'un décret exécutif signé par le nouveau Premier ministre et qui délimite certaines prérogatives des secrétaires d'Etat et autres délégués aux ministères. Il s'agit du décret exécutif 20/06 du 23 janvier 2020 portant organisation du cabinet du ministre délégué et du secrétaire d'Etat auprès du ministre. Dans l'un de ses articles, ce décret évoque la composante du cercle proche du secrétaire d'Etat ou du délégué au ministère. En l'occurrence le chef de cabinet, les chargés d'études et de synthèse (2 à 4) et les attachés de cabinet (2). Des postes qui impactent l'activité de n'importe quel département ministériel mais qui, dans le cas de figure qui se présente, peut «handicaper» le fonctionnement du secrétariat d'Etat du sport d'élite du fait que le premier responsable de ce secrétariat ne peut disposer du personnel de son choix. A savoir un chef de cabinet, des chargés d'études et de synthèse et d'attachés de cabinet qu'il sélectionnera lui-même suivant les profils et les spécificités du secteur. Le décret en question signé par M. Abdelaziz Djerad qui abroge les décrets exécutifs 09-304 du 25 août 1991 et 92-157 du 21 avril 1992 énonce, en effet, le «panier» duquel ledit personnel devrait être puisé. En l'occurrence, le ministère de rattachement, donc du ministère de la Jeunesse et des Sports d'où le secrétaire d'Etat doit, par ailleurs, disposer des services auprès de ses structures. Ceci sans oublier que «le ministre délégué ou le secrétaire d'Etat exerce ses missions dans le cadre des orientations définies par le ministre responsable du secteur». D'où la question de savoir si vraiment l'avènement d'un tel département obéit à un souci d'améliorer le quotidien des sportifs d'élite ou juste à offrir du travail et un statut de ministre au titulaire du poste. Par le passé, un secrétariat chargé de la jeunesse a été créé (M. Belkacem Mellah, ndlr) sans que la mission soit codifiée par des objectifs à réaliser avant qu'il ne soit mis sous l'éteignoir en raison de «confusions » dans les prérogatives avec le ministre de tutelle (MJS) qui était à l'époque M. Mohamed Tahmi. Cette situation a déjà porté préjudice à Noureddine Morceli lors d'une cérémonie protocolaire (retour de la sélection de handball de Tunis) que les services du MJS ont bâclé, le secrétaire d'Etat s'étant retrouvé à accueillir les membres de la délégation dans la zone de récupération de bagages alors que le protocole voudrait que ce genre de cérémonies se fasse au niveau du salon d'honneur de l'aéroport. Le nouveau gouvernement, en place depuis exactement un mois, de sept ministres délégués et de quatre secrétaires d'Etat dont celui dédié au sport d'élite que préside Noureddine Morceli. Ce dernier se devait d'entamer son chantier par la réactivation de la préparation aux prochaines Olympiades d'été à Tokyo avant de s'engager dans la mise en place d'une préparation plus efficiente de nos sportifs d'élite en vue des prochaines échéances à l'exemple des JM d'Oran en 2021. Une mission que le locataire des bureaux de l'ancienne Maison des fédérations à Dély Brahim risque de ne pas accomplir comme il l'entendait en raison d'un décret pour le moins contraignant et qui conforte la mainmise des structures et autres personnels du MJS dans la gestion d'un volet (sport d'élite) qui fait saliver beaucoup de monde et qui, surtout, est à l'origine de tous les malheurs du sport national. M. B.