«La lutte contre la crise du lait est une bataille difficile.» C'est en ces termes que le ministre du Commerce, Kamel Rezig, s'est exprimé, mercredi dernier, sur le plateau de la Chaîne El Bilad. Pour ce qui est de sa stratégie dans ce domaine, il a déclaré : «J'ai donné des instructions pour un strict suivi de la traçabilité de la poudre de lait.» Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Dans le domaine de la maîtrise de la crise du lait, le ministre du Commerce a préconisé également la révision d'une cartographie de distribution du lait en poudre, avec la contribution du ministère de l'Agriculture. Ceci, a-t-il dit, dans le but de mettre fin au phénomène du déséquilibre régional en Algérie, arguant que certaines laiteries du pays ne profitent pas des quotas de poudre de lait. Citant son homologue de l'Agriculture, Kamel Rezig l'a déclaré franchement : «Nous ne sommes pas les ministres du lait, mais nous promettons de régler définitivement la crise du lait en Algérie.» Revenant à ses dernières déclarations, qui ont été jugées d'«incendiaires » dans le milieu de la filière du lait, il s'est conforté en annonçant que les mesures entreprises jusque-là se sont soldées par des résultats probants, ceux-là mêmes qui seront consignées dans le rapport qui sera remis au Premier ministre. Les prix du sucre et de l'huile ne sont pas en reste. Avant de fulminer : «Le commerçant n'imposera plus son prix à l'Etat ! » Sur la même lancée, il a averti sans détour : «Je serai le cauchemar des contrevenants !» Il affirmera, par ailleurs : «Douze millions d'agneaux sont suffisants pour couvrir les besoins du marché national durant le mois de Ramadhan.» Telle est, en tout cas, l'assurance du président de la Commission des éleveurs de bétail. Mais le premier responsable du secteur du commerce réplique que si le cheptel national ne répond pas aux besoins nationaux, l'Algérie optera pour l'importation, non pas de viandes congelées mais de bétail, de pays voisins du Sahel. Et pour contrecarrer l'action des spéculateurs du mois sacré de Ramadhan, le ministre a décidé de fixer le prix des viandes entre 800 DA et 1 000 DA. Et pour cela , il a décidé de réunir les différents partenaires du marché le 18 février prochain, afin de trancher la question des prix dans le but d'anticiper toutes marges de manœuvre illicites sur le marché des viandes. L'argument qu'il brandit en direction des intervenants sur le marché ,c'est l'importation des têtes ovines et bovines du Mali, du Niger et de Mauritanie, une action qu'il juge conforme à la «traçabilité» du produit, contrairement au procédé antérieur d'importation de viandes congelées. Et pour répliquer à ses détracteurs, il se questionnera : «Nos citoyens de Tindouf, d'Adrar ou de Tamanrasset consomment-ils des viandes contaminées en provenance des pays cités ?» A la veille de cette rencontre prévue avec tous les partenaires du marché des viandes rouges, Kamel Rezig s'est engagé à signer une convention qui fixe les prix du produit. Mais aussi, cette réunion déterminera l'issue de la décision d'importation. «S'ils s'engagent à couvrir les besoins du marché national, l'option d'importation sera écartée de fait», a-t-il assuré. Autant dire que la gestion des prix des viandes rouges est dans le camp des partenaires du marché, mais sous l'autorité du ministère de tutelle. Et de prévenir encore : «S'ils n'honorent pas leurs engagements, le ministère menace de recourir à l'importation.» «Il n'est plus question de fixer le prix de la viande à 1 800 DA », a-t-il averti. A. B.