Une fois n'est pas coutume, les clubs dits professionnels menacent de débrayer pour espérer gagner la bataille contre la «faim». Mercredi, après plusieurs conclaves, des clubs des deux ligues professionnelles, une vingtaine, ont menacé de boycotter les matchs de ce week-end. La crise financière des clubs qui vivent au-dessus de leurs moyens impacte sérieusement la «régularité» d'une compétition taillée sur mesure pour les «vendeurs à la sauvette». A peine l'accord du rachat par Serport de l'USM Alger validé par le président de la république que les autres associations à caractère commercial reprennent leur bâton de pèlerins et réclament à leur tour des aides de l'Etat-providence. Une démarche contestée par le BF de la FAF réuni jeudi qui a instruit la LFP à faire application de la loi. «Si les clubs ne se présentent pas le jour du match, il y aura défaite sur tapis vert et défalcation de trois points, comme cela avait été le cas avec le forfait de l'USM Alger face au MC Alger en phase aller», a souligné Farouk Belguidoum, membre du BE de la LFP. La veille, un des représentants des clubs, Mourad Lahlou pour ne pas le nommer, avait tempéré les ardeurs de ses pairs qui cherchaient coûte que coûte à faire monter les enchères en s'exerçant à la grève. «Nous avons été reçus par le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, il nous a promis que nos revendications seront prises en charge. J'estime que le système de financement des clubs professionnels n'est pas équitable. Les 14 clubs de Ligue 2 m'ont remis leurs licences, pour éviter toute trahison. Pour la journée de Ligue 1, il n'y aura pas de boycott», avait-il souligné. Une déclaration qui n'était pas du goût de certains de ses pairs qui revendiquaient un boycott pur et dur de la compétition. Une action qui avait fait rallier 14 clubs sur 16 de la Ligue 2 lesquels ont justifié leur démarche par les promesses non tenues par les pouvoirs publics. La réplique «ferme» du bureau fédéral de la FAF, jeudi, a mis fin aux manœuvres de certains clubs habitués à «monter au front» pour marquer leur territoire et qui, désormais, semblent «lâchés» par leurs souteneurs. C'est en tout cas ce que suppose M. Farouk Belguidoum, également porte-parole de la LFP, qui assure qu'il a reçu des appels de certains présidents de club lui annonçant qu'ils ne suivront pas le mouvement de boycott lancé par des dirigeants de clubs des deux ligues professionnelles. C'est le cas du responsable de la formation d'El-Eulma qui a fait savoir à Belguidoum que son équipe se déplacera aujourd'hui à Annaba pour affronter les Tuniques rouges de Kamel Mouassa. Ce n'est donc plus l'union sacrée entre les différents pôles de la contestation au sein des deux ligues, ceux-là mêmes qui avaient songé à débrayer à maintes reprises depuis l'entame de cet exercice pour faire pression, d'abord, sur les responsables de la FAF et de la LFP avant de s'essayer à monter au créneau en portant leurs revendications et, allant, leurs menaces aux autorités publiques. Des sorties qui n'ont essuyé que «refus» de la part des instances du football au moment où les pouvoirs publics «géraient» la contestation en faisant des promesses sinon en débloquant quelques subventions insignifiantes pour atténuer la colère des fans de ces clubs. L'épreuve de force est-elle pour autant terminée ? M. B. Abdelkrim Medaouar (président de la LFP) : «Persuadé que les clubs vont lever le boycott» Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) Abdelkrim Medaouar, s'est dit hier «persuadé» que le boycott de la 20e journée du championnat de Ligue 2, prévue cet après-midi, et décidé par la majorité des clubs de cette division, sera levé. «Je suis persuadé que les présidents des clubs vont faire preuve de sagesse et revenir à la raison, en disputant cette 20e journée à sa date initiale. Les dirigeants de ces équipes privilégient avant tout l'intérêt de leurs clubs», a indiqué le premier responsable de l'instance dirigeante de la compétition sur les ondes de la Radio nationale. Réunis mercredi à Alger, 14 clubs sur les 16 de la Ligue 2, soutenus par 7 clubs de Ligue 1, ont décidé de boycotter la 20e journée, en raison de la crise financière que traverse la majorité des équipes depuis le début de la saison. En guise de réaction à cette action, la LFP et le Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football (FAF) ont rejeté l'idée de reporter cette 20e journée, refusant de cautionner la démarche entreprise par les pensionnaires de Ligue 2. «Si les clubs persistent à boycotter la journée de samedi, le règlement pour ce cas de figure sera appliqué à la lettre», a ajouté Medaouar. En cas de forfait, les clubs seront sanctionnés d'une défaite sur tapis vert et défalcation de trois points. Pour prouver leur bonne foi de boycotter la journée de ce samedi, les présidents et représentants de clubs de Ligue 2 ont remis leurs licences à Mourad Lahlou (NA Hussein-Dey/Ligue 1). «La Ligue a envoyé des documents comportant la photo du joueur, son nom et prénom pour faire office de licence le jour du match, c'est un document officiel qui remplace les licences originales qui sont en possession de Lahlou, dont je ne comprends pas la position», a-t-il conclu. Echec des clubs algériens dans les compétitions africaines interclubs Medaouar promet un «débat» L'échec essuyé cette saison par les clubs algériens, engagés dans les deux compétitions africaines interclubs de football : Ligue des champions et Coupe de la Confédération (CAF), sera bientôt le sujet d'un débat prévu «dans un délai d'une semaine à dix jours», a annoncé le président de la Ligue de football professionnel (LFP) Abdelkrim Medaouar. «Au cours de ce débat, il sera question d'analyser et connaître les causes qui ont empêché nos clubs à s'affirmer sur le plan continental cette saison. Ce rendez-vous verra la présence bien évidemment des clubs en question, en plus de ceux qui comptent une expérience africaine. Entraîneurs, joueurs, et même des journalistes vont intervenir sur ce sujet», a-t-il indiqué sur les ondes de la radio nationale. Engagées en Ligue des champions, l'USM Alger et la JS Kabylie ont été éliminées en phase de poules, idem pour le Paradou AC, qui a quitté la Coupe de la Confédération en phase de poules, pour la première participation africaine de son histoire. En revanche, le CR Belouizdad, actuel leader de Ligue 1, s'est fait éliminer dès les 16es de finale de la Coupe de la Confédération. «La participation algérienne n'a pas été à la hauteur. Nous devons chercher les causes et fixer les démarches à suivre pour éviter ce genre d'échec à l'avenir. Il y avait eu par le passé des clubs, à l'image de l'ASO Chlef et du MC El-Eulma, qui avaient disputé la phase de poules de la Ligue des champions, avant de connaître la désillusion par leur relégation en Ligue 2. On ne peut plus attendre cinq ans pour voir un club algérien atteindre une finale d'une épreuve africaine», a-t-il conclu.