Les deux premiers cas positifs au coronavirus enregistrés dans la wilaya de Blida se sont présentés volontairement aux urgences de l'hôpital de Boufarik, pour déclarer qu'ils ont été en contact avec un cas positif au virus. De là, les analyses effectuées sur les deux femmes ont confirmé leur contamination. Cependant, le ministère de la Santé déconseille aux citoyens de se présenter aux urgences d'une structure de santé en cas de suspicion de symptômes de coronavirus. Le Conseil national de l'Ordre des médecins déplore le manque d'informations au sujet du parcours à suivre face aux cas suspects. Quelle attitude adopter au cas où l'on est sujet à des symptômes comme de la fièvre, des signes respiratoires de type toux ou essoufflement, une détresse respiratoire aiguë, et surtout si l'on vient de rentrer d'une zone de circulation du coronavirus ou que l'on soit en contact avec une personne confirmée positive au virus ? Le premier réflexe serait de se diriger vers les urgences hospitalières ? Pas du tout. C'est même fortement déconseillé. Le ministère de la Santé appelle, en effet, les personnes à risque qui soupçonnent d'avoir été contaminées par le coronavirus de ne pas se déplacer aux urgences afin d'éviter le contact avec d'autres personnes et donc, de propager le virus. Les personnes présentant des signes cliniques du coronavirus doivent absolument appeler les services de la Protection civile, qui sont chargés du transfert des patients à risque aux services d'infectiologie concernés. Ces brigades ont été équipées et formées pour le transfert des cas suspects. La Direction générale de la Protection civile a, d'ailleurs, annoncé que chaque wilaya est dotée de trois ambulances équipées de tenues de protection adéquates et d'équipements de pointe pour le dépistage du coronavirus et le transfert des personnes contaminées ou suspectées de contamination vers les établissements hospitaliers, dans des conditions sûres qui permettent d'éviter tout risque de propagation. Pourtant, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins a déclaré que les professionnels de santé, notamment les médecins de ville, n'ont reçu aucune directive sur le parcours à suivre face à un cas suspect. «Je suis président de l'Ordre des médecins, je suis pneumo-phtisiologue, j'ai reçu trois cas de grippe sévère que j'ai dû orienter vers les urgences, car nous n'avons reçu aucune note sur le circuit à suivre dans ce genre de cas. Je ne sais pas si le Samu est suffisamment équipé pour prendre en charge ce genre de situation, et le 30 30 est un numéro d'informations générales qui doit être submergé», a déploré le docteur Bekkat Berkani. Ce dernier estime qu'il est nécessaire d'installer une cellule de veille sanitaire, dont le rôle sera de définir le parcours à suivre devant les cas suspects, entre autres. Le rôle du ministère de la Santé, dans ce genre de cas, souligne-t-il, est de gérer la situation. Par ailleurs, et comme moyens de prévention, le ministère de la Santé recommande d'éviter tout contact rapproché avec toute personne présentant des symptômes de maladie respiratoire, tels que la toux et les éternuements, de se laver régulièrement les mains avec du savon, ou utiliser les solutions hydro-alcooliques, de respecter les règles d'hygiène respiratoire, notamment tousser dans son coude et d'utiliser des mouchoirs à usage unique, ou porter un masque si vous avez des signes respiratoires. S. A.