Les travaux en cours sur le vaccin sont pour le moment au stade préclinique. Aux Etats-Unis, le premier essai clinique pour tester un vaccin a débuté le 16 mars. Le vaccin mRNA-1273 a été développé par des scientifiques des Instituts nationaux de santé américains (NIH) et de l'entreprise de biotechnologies américaine Moderna. Alors que la pandémie du nouveau coronavirus continue de faire des ravages sur toute la planète, la communauté scientifique est mobilisée pour trouver un traitement ou un vaccin. Plusieurs pistes sont prometteuses, mais il faudra attendre au moins plusieurs semaines avant que les premiers traitements ne soient commercialisés. La chloroquine est l'un des médicaments suscitant l'espoir et faisant le plus parler de lui en cette période d'épidémie. Ce médicament antipaludique connu depuis très longtemps constituerait une piste de recherche prometteuse contre le Covid-19. Cependant, l'efficacité de la chloroquine, développée par les équipes du professeur français Didier Raoult, pour traiter les individus contaminés par le Covid-19 est au centre d'une polémique planétaire. De nouveaux résultats du professeur Raoult vantant les mérites de l'hydroxychloroquine ont suscité, vendredi dernier, de nouvelles critiques du monde médical, tandis que l'Agence française du médicament a alerté sur les risques cardiaques de ce médicament pour les malades atteint du coronavirus. Malgré la prudence affichée par l'OMS, de nombreux pays, dont l'Algérie, ont fait le choix de la chloroquine comme traitement contre le coronavirus. Par rapport à d'autres molécules, la chloroquine et son dérivé l'hydroxychloroquine ont l'avantage d'être disponibles, bon marché et bien connus. Pour de nombreux chercheurs, une partie de la difficulté à juguler la maladie vient du fait qu'elle est provoquée par un virus «émergent» contre laquelle l'immense majorité de la population n'est pas immunisée. D'ou l'idée de transfuser des malades du plasma sanguin de personnes guéries, ayant développé des anticorps. Cela été efficace, selon des études à petite échelles, contre d'autres maladies infectieuses, comme l'Ebola ou le Sras. En France, les premiers patients ont commencé, mardi dernier, à donner leur plasma. 200 personnes guéries seront prélevées et 60 malades inclus dans l'essai clinique avant «une première évaluation» dans «deux à trois semaines», selon l'AP-HP, l'Inserm et l'établissement français du sang. Aux Etats-Unis, l'Agence américaine du médicament a aussi donné son aval pour explorer cette piste. Les prélèvements ont démarré la semaine passée à New York. Chaque don de plasma pourrait «sauver trois à quatre vies», a affirmé Eldad Hod, spécialiste de transfusion qui dirige cette expérience. En Chine, des transfusions de plasma ont été réalisées sur certains patients. Deux études récentes, avec peu de malades, ont souligné une amélioration de l'état clinique des patients transfusés. D'autres chercheurs essaient aussi de «repositionner» des médicaments déjà existants, pour voir s'ils peuvent agir contre le Covid-19. Deux approches sont testées : des antiviraux pour combattre le virus et des médicaments agissants sur le système immunitaire, pour contrôler la réaction inflammatoire de l'organisme. En Europe, l'essai Discovery, lancé le 22 mars dans sept pays, vise à tester quatre traitements potentiels : l'antiviral remdesivir, l'association lopinavir/ritonavir, ces antirétroviraux combinés avec l'interferon beta et l'hydroxychloroquine, dérivé de l'antipaludéen chloroquine, tandis que d'autres patients recevront un placebo. Les premières observations intermédiaires sont imminentes. Lancé un peu plus tard, l'essai Solidarity, coordonné par l'OMS, porte sur les mêmes traitements, avec la participation de plus de 70 pays. La course au vaccin Du côté des vaccins, les chercheurs ont engagé aussi une course effrénée. En à peine trois mois, plus d'une cinquantaine de projets de recherche ont été mis en place à travers la planète. Les travaux en cours en sont pour le moment au stade préclinique. Aux Etats-Unis, le premier essai clinique pour tester un vaccin a débuté le 16 mars. Le vaccin mRNA-1273 a été développé par des scientifiques des Instituts nationaux de santé américains (NIH) et de l'entreprise de biotechnologies américaine Moderna. Les essais seront menés sur 45 adultes volontaires pendant environ six semaines, ont indiqué les NIH dans un communiqué. L'essai étudiera l'impact de l'injection de différentes doses dans le tissu intramusculaire de la partie supérieure du bras et surveillera les effets secondaires – douleurs ou fièvre – chez les participants. Les autorités américaines ont estimé qu'il faudrait encore un an à un an et demi avant que le vaccin soit disponible, si tout se passe comme prévu. L'Australie et les Pays-Bas ont lancé leurs premiers essais cliniques afin de déterminer si un vaccin déjà existant, le vaccin contre la tuberculose (BCG), serait efficace pour combattre le coronavirus, ou du moins atténuer les symptômes de la maladie. La France devrait prochainement commencer ses propres tests, sous la direction de Camille Locht, directeur de recherche Inserm à l'Institut Pasteur de Lille. En Allemagne, le Centre de recherche sur les infections (DZIF) travaille sur le codage génétique, soit l'utilisation des parties spécifiques du virus SARS-CoV-2 contre lesquelles le corps humain peut développer des anticorps. Au Japon, la société pharmaceutique Anges en partenariat avec l'université d'Osaka a élaboré un vaccin à ADN, produit à l'aide d'un virus inactivé et rapide à mettre au point. En Chine, le premier essai clinique a démarré pour tester un vaccin sur 108 volontaires, tous originaires de la ville de Wuhan où le Covid-19 a fait son apparition. Les volontaires âgés de 18 à 60 ans ont reçu une première injection vendredi 20 mars, ils seront suivis pendant les six prochains mois.