C'est aujourd'hui que prendront effet les mesures annoncées en vue d'une plus grande distanciation sociale et de circonscription du coronavirus . Plus de transport en commun alors que les effectifs des administrations et des institutions publiques seront réduits de moitié. Aucune allusion au secteur privé, cependant. La mesure ne concerne pas tous les employés. Un décret fixe les catégories pouvant bénéficier d'un congé exceptionnel et rémunéré. Nawel Imès - Alger (Le Soir) - Mercredi dernier, Abdelmadjid Tebboune annonçait dans un discours télévisé que les entreprises devaient réduire de moitié leurs effectifs en leur octroyant un congé rémunéré. Un décret devait alors fixer les modalités pratiques de cette mesure. C'est désormais chose faite. On sait d'ores et déjà que tous les travailleurs ne pourront pas en bénéficier. Le décret évoque en effet les institutions et les administrations publiques sans aucune allusion aux entreprises privées et fixe la durée de ce congé à quatorze jours. C'est ainsi que l'article 6 stipule qu'« il est mis en congé rémunéré exceptionnel pour une période de quatorze jours au moins 50% des effectifs de chaque institution et administration publiques ». Au sein du secteur public, ce ne sont pas toutes les fonctions qui sont concernées. Le décret en question énumère toute une catégorie d'employés ne pouvant en aucun cas bénéficier de ces dispositions. C'est le cas du personnel de santé « quel que soit l'employeur », du personnel relevant de la Direction de la Sûreté nationale, de la Protection civile, des douanes, de l'administration pénitentiaire et de la Direction générale des transmissions nationales. Sont également exclus les personnels dépendant des services de contrôle de la qualité et des répressions des fraudes, ceux relevant de l'autorité vétérinaire et phytosanitaire ainsi que ceux affectés aux missions de nettoyage et d'hygiène, mais également de surveillance et de gardiennage. Il ne s'agit pas d'une liste exhaustive puisque, selon les termes du même décret, « peuvent également être exclus de cette disposition, les personnels indispensables à la continuité des services publics, par décision de l'autorité compétente ». D'autres catégories de fonctionnaires pourraient donc ne pas bénéficier de ce congé particulier en fonction de l'appréciation de la situation par leur hiérarchie. En termes de priorité en matière de démobilisation, les femmes arrivent en tête puisque l'article 08 du décret visant à fixer les mesures de distanciation sociale précise que « sont considérées prioritaires au congé exceptionnel les femmes enceintes et celles élevant des enfants ». Tout aussi prioritaires « les personnes atteintes de maladies chroniques et celles présentant des signes de vulnérabilité médicale ». En plus de cette mise en congé exceptionnel, les institutions et administrations publiques sont exhortées à prendre toutes mesures encourageant le travail à distance à chaque fois que cela est possible. Ces mesures visent à limiter à titre exceptionnel les contacts physiques entre les citoyens dans les espaces publics et sur les lieux de travail. Elles sont applicables sur l'ensemble du territoire pour une durée de quatorze jours et peuvent être au besoin levées ou reconduites dans les mêmes formes. C'est le cas également pour le transport en commun qui sera quasiment paralysé dès aujourd'hui. Le décret visant distanciation sociale stipule en la matière que « le ministre des Transports et les walis sont chargés d'organiser le transport des personnes pour assurer la continuité du service public et le maintien des activités vitales » ajoutant que « l'organisation du transport doit être effectuée dans le strict respect des prescriptions préventives contre la propagation du coronavirus édictées par les services compétents de la santé publique ». Le même texte donne aux walis l'autorité de prendre toute mesure qu'ils jugeront idoines pour lutter contre la propagation du virus, y compris la réquisition. N. I.